dimanche 7 juin 2009

Effacer nos peurs

Source: CNRS

C'est une première: une équipe internationale, comprenant un chercheur CNRS , a réussi à apporter la preuve qu'un souvenir est encodé au sein d'un réseau de neurones spécifique et identifiable ! "Auparavant, nous avions montré que les neurones qui surproduisent une substance particulière, la protéine CREB (Cyclic adenosine monophosphate Response Element-Binding), situés dans une région du cerveau appelée “amygdale latérale”, sont activés lorsqu'on évoque un évènement qui fait peur.


Mais personne n'avait réussi à identifier précisément et rigoureusement le réseau de ces neurones dans le cerveau ; ce que nous avons fait !", dit Bruno Bontempi, co-auteur de l'étude et chercheur au Centre de neurosciences intégratives et cognitives. Un grand pas pour la recherche fondamentale fondamentale , mais aussi pour la recherche clinique. Publié dans la revue Science, ce résultat pourrait permettre un jour (Le jour ou la journée est l'intervalle qui sépare le lever du coucher du Soleil ; c'est la période entre deux...) d'effacer les souvenirs d'évènements traumatisants.

Et pour connaître précisément le réseau neuronal impliqué, Bruno Bontempi et ses collègues ont dû fabriquer une "construction génétique" particulière: ils ont inséré dans une même portion d'ADN le gène de CREB, celui d'une protéine fluorescente, et celui d'une substance rendant les neurones sensibles à une toxine donnée, celle de la diphtérie. Les chercheurs ont administré cette construction génétique dans le cerveau de souris. La molécule fluorescente va permettre de situer les neurones où CREB s'exprime. La construction a ainsi été imaginée pour d'une part repérer les neurones de l'amygdale latérale activés lors de la mise en mémoire d'un évènement effrayant – ici un son associé à un choc électrique – et d'autre part, les détruire sélectivement par l'injection d'une toxine.

La construction s'est intégrée dans les neurones en fonctionnement des animaux, dans l'amygdale latérale. Résultat: les neurones surproducteurs de la fameuse protéine CREB sont précisément ceux qui conservent la trace mémorielle la peur. "La destruction sélective de ces neurones, et non d'autres choisis au hasard , efface les souvenirs de la peur à ce son: les souris ne s'immobilisent plus lorsqu'elles l'entendent", précise le chercheur. La localisation de ces neurones pourrait permettre à long terme de développer des traitements capables d'effacer sélectivement un ou plusieurs souvenirs désagréables ou anxiogènes, comme ceux à l'origine d'un stress post-traumatique, survenant par exemple après un attentat ou un accident grave. Mais comme le précise, prudent, Bruno Bontempi: "Des années de recherche seront encore nécessaires pour en arriver là."

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