mardi 4 novembre 2008

australopithèque

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Présentation

australopithèque, primate hominidé appartenant au genre Australopithecus, apparu dans l’est et dans le sud-est de l’Afrique il y a 4,2 millions d’années environ, et qui s’est éteint il y a 2,5 million d’années environ.

Les australopithèques possédaient des caractéristiques communes avec l’homme moderne, mais aussi avec les singes actuels (australopithèque signifie littéralement « singes du Sud »).
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Découverte

En 1925, l’anthropologue sud-africain Raymond Dart met au jour le crâne d’un enfant au cours d’une fouille réalisée à Taung, en Afrique du Sud, et attribue à ce fossile le nom d’Australopithecus africanus. À cette époque, la plupart des anthropologues sont convaincus que l’évolution des êtres humains s’est effectuée en Asie plutôt qu’en Afrique. En conséquence, la communauté scientifique rejette l’affirmation de Dart, qui prétend avoir découvert un ancêtre de l’homme en Afrique du Sud. Au cours des vingt années qui suivent, Dart travaille en étroite collaboration avec le paléontologue écossais Robert Broom. Ensemble, ils découvrent d’autres fossiles d’australopithèques et, au milieu des années quarante, la communauté scientifique admet que ces fossiles constituent la preuve que l’évolution humaine a connu une phase de son développement sur le continent africain.

C’est environ à cette époque que Mary Leakey et son mari Louis entament leurs recherches en Tanzanie, notamment dans les gorges d’Olduvai, où ils travailleront pendant trente années. En 1958, Mary Leakey découvre de nombreux fragments de crânes d’une espèce d’australopithèque d’un type robuste qui sera, par la suite, baptisée Australopithecus boisei. L’Afrique orientale devient alors rapidement un centre de recherche sur l’origine et l’évolution de l’espèce humaine. À la fin des années soixante, le paléoanthropologue Richard Leakey, fils de Louis et de Mary, débute une prospection de fossiles aux alentours du lac Turkana, au nord du Kenya. Depuis lors, les restes de plus de mille individus ont été mis au jour dans cette région.

Au cours des années soixante-dix, des équipes de recherche dirigées par le paléoanthropologue américain Donald Johanson et les Français Maurice Taieb et Yves Coppens sont à l’origine de découvertes encore plus spectaculaires en Éthiopie. Parmi celles-ci figure, en 1976, la découverte du squelette presque complet d’un Australopithecus afarensis surnommé Lucy (et qui a longtemps été appelé, à tort, la « doyenne de l’humanité » — aujourd’hui, même l’appartenance de Lucy au sexe féminin est contestée —), ainsi que celle des restes de plus d’une dizaine d’individus. En 1978, Mary Leakey découvre des traces de pas fossiles, qui prouvent que les australopithèques étaient capables de pratiquer la marche bipède sur de longues distances.

En 1994, un fossile dont l’âge est estimé à 4,4 millions d’années a été découvert en Australie. Ressemblant énormément aux australopithèques, il possède néanmoins une dentition et un squelette présentant plus d’affinités avec les singes. Cette espèce, que certains anthropologues considèrent comme l’ancêtre commun de tous les hominidés, est appelée Ardipithecus ramidus.

Jusqu’à une date récente, les anthropologues pensaient que les premiers hominidés avaient vécu uniquement dans les zones orientales et méridionales de l’Afrique. Cette théorie est néanmoins remise en question en 1995, avec la découverte au Tchad d’une nouvelle espèce, Australopithecus bahrelghazali, qui démontre que les premiers hominidés pouvaient s’adapter à un éventail d’environnements plus vaste que ne l’avaient auparavant imaginé les scientifiques.



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Caractéristiques anatomiques


Les fossiles d’australopithèques les plus anciens et présentant suffisamment de détails anatomiques pour en permettre la classification par espèce remontent à plus de 4 millions d’années. Les espèces ayant existé jusqu’à des époques plus récentes se sont éteintes il y a approximativement 1 million d’années, mais la raison de cette extinction demeure inconnue.

Les australopithèques partageaient avec les singes un certain nombre de caractéristiques : un cerveau de petite taille, d’énormes canines, les proportions des diverses parties du corps, ou encore la courbure du squelette des mains et des pieds. Le bassin et les jambes, en revanche, étaient clairement adaptés à la bipédie (on pense que ce sont les premiers hominidés à avoir utilisé la marche sur deux pieds). Leur dentition permet de supposer que leur régime alimentaire s’apparentait à celui des singes actuels (essentiellement des fruits et des légumes). Ils devaient toutefois, en raison de leur bipédie, cueillir les aliments de manière différente. À l’instar des singes actuels, la taille des australopithèques mâles était plus grande que celle des femelles. Les espèces les plus anciennes possédaient plus de traits communs avec les singes que les espèces postérieures, notamment au niveau de la dentition, mais, avec le temps, les canines sont devenues plus petites et les molaires plus grandes.
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Différentes espèces et évolution


Les différences entre les espèces différentes espèces identifiées d’australopithèques affectent principalement les caractéristiques anatomiques du crâne, du visage, de la mâchoire, ainsi que la dentition. Ces différences reflètent l’évolution et l’adaptation à divers environnements et modes d’alimentation.

Il y a 2,5 millions d’années environ, les australopithèques donnent naissance à deux lignées distinctes : la première est celle du genre Homo — les opinions divergent toutefois quant à savoir quelle espèce d’australopithèque est l’ancêtre direct d’Homo sapiens —, l’autre est celle des paranthropes, éteints sans descendance il y a environ 1 million d’années. Ces derniers, appelés aussi australopithèques robustes (auparavant placés dans le genre Australopithecus, ils étaient en effet plus robustes que les autres espèces), vivaient en Afrique du Sud et en Afrique orientale. Ils présentent tous deux des mâchoires robustes et des molaires de grande taille qui leur permettaient de se nourrir d’aliments coriaces (graines, rhizomes, noix) — mais ils consommaient également de la viande.


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Controverses actuelles
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Il existe une controverse relative à l’interprétation de certaines caractéristiques physiques : si un grand nombre d’anthropologues estime que les traits simiens des squelettes des australopithèques ne sont rien de plus que des vestiges évolutifs de leurs ancêtres singes, d’autres pensent que ces caractéristiques tendent à démontrer que les australopithèques, malgré leur faculté à marcher debout, passaient la majeure partie de leur temps perchés sur les arbres.

L’établissement des lignées évolutives est également sujet à diverses propositions. Si la majorité des anthropologues voient dans A. anamensis l’ancêtre de A. afarensis, lequel aurait donné naissance au genre Homo, d’autres considèrent que Australopithecus et Homo appartiennent à deux lignées différentes. En outre, si beaucoup pensent que Homo habilis est à l’origine de la fabrication des ustensiles et des outils en pierre les plus anciens en notre possession (2,5 millions d’années), pour d’autres l’anatomie de la main de Australopithecus robustus possède déjà l’habileté nécessaire pour fabriquer et utiliser des outils en pierre.
source:encarta

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