mercredi 7 avril 2010

Un enfant meurt par surdosage.

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Un surdosage médicamenteux lors d'une chimiothérapie a entraîné à la mort d'un garçon de six ans à l'hôpital de la Timone à Marseille.

Originaire d'Arménie, Tovmasyan était arrivé avec son père à Marseille pour faire soigner son cancer. Hospitalisé à la Timone, le garçon âgé de six ans a été victime d'une surdose de chimiothérapie le 3 février dernier. Un médicament très puissant, le Navlebine, lui a été administré «à des taux nettement supérieurs» à ce qu'ils auraient dû être, explique Pierre Pinzelli, le directeur de l'hôpital. Une enquête est en cours pour déterminer les causes de cette erreur. Une source proche de l'enquête évoque «des fautes cumulées» : «une erreur possible de virgule» dans la rédaction ou la lecture de l'ordonnance et la délivrance d'une quantité excessive de produit par la pharmacie de l'hôpital.
Avant de se rendre à Marseille, le père et l'enfant étaient déjà passés par plusieurs pays d'Europe de l'Est, à la recherche d'un hôpital et d'un traitement pour guérir Tovmasyan. Le 28 décembre, quand ils arrivent à la gare St-Charles, ils ne parlent pas un mot de français mais, par chance, rencontrent un chauffeur de taxi d'origine arménienne qui les conduit aux urgences de l'hôpital de la Timone. «Ils sont arrivés dans un état de détresse totale, sans valises, avec des vêtements troués, raconte Pierre Pinzelli. L'enfant était très fatigué et dénutrie». L'hôpital fait d'abord un bilan global de l'état de santé du garçon, qui est ensuite transféré le 31 décembre dans le service d'oncologie pédiatrique. Tovmasyan souffre d'un cancer «à un stade très avancé, avec pronostic vital engagé» qui nécessite un traitement lourd.

Rapport dans les prochains jours


Devant la détresse du père, la direction de l'hôpital tente d'aider. Le personnel de l'hôpital fournit au père des produits quotidiens comme un rasoir ou des serviettes de toilette, et accepte qu'il séjourne dans la chambre de son fils. Le visa de tourisme du père arrivant à expiration, le directeur de la Timone fait le nécessaire auprès de la préfecture pour le prolonger.
Le 18 janvier, l'état de l'enfant se dégrade fortement et il est transféré en service de réanimation. Le surdosage médicamenteux aurait eu lieu juste avant cette date. La direction de l'hôpital saisit alors immédiatement l'Agence régionale de l'hospitalisation (ARH), qui diligente une enquête administrative. Un rapport devrait être rendu dans les prochains jours sur le circuit du médicament et sur l'organisation médicale.

«Le personnel soignant effondré»


Reste à savoir si les conclusions de l'enquête seront ensuite transmises au parquet. Le père, qui est reparti en Arménie le 11 février n'aurait pas manifesté une volonté d'intenter une action contre l'établissement. Selon le directeur de la Timone, «il voulait rentrer le plus tôt possible dans son pays et n'était pas dans une attitude de reproche vis-à-vis de l'équipe». L'assureur de l'AP-HM (Assistance publique-hôpitaux de Marseille), la SHAM, a débloqué 10.000 euros pour le rapatriement du corps de l'enfant en Arménie.
Le drame a particulièrement ému le personnel soignant. «Dans un hôpital pour enfant, le lien avec les patients sont très forts», décrit Pierre Pinzelli. «Tout le monde a été effondré et s'est tout de suite remis en cause». Une cellule d'accompagnement psychologique a été mise en place pour le personnel. Surtout, dès le constat de l'erreur de dosage, le circuit du médicament a été renforcé et les procédures de distribution de cytostatiques [médicaments administrés dans le cadre de chimiothérapies] revues, afin d'éviter qu'un tel accident ne se reproduise.


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