Juillet 2007. Un patient de l'hôpital de Soissons décède après une erreur de diagnostic qui a entraîné sa prise en charge tardive. Si la famille du défunt avait choisi de ne pas saisir la justice, aujourd'hui, elle ne cache plus sa colère.
DÉSARROI et écœurement. Ce sont les sentiments qu'exprime le Soissonnais Arnaud Vassal dans un courrier qu'il vient d'adresser à la ministre de la Santé à propos de l'erreur médicale, fatale, dont a été victime son beau-père en juillet 2007 au centre hospitalier de Soissons.
Le 22 de ce mois-là, François Médico, 58 ans, tout jeune retraité de la sucrerie de Bucy-le-Long, se rend aux urgences de l'hôpital pour de violentes douleurs abdominales.
« Il a été dans un premier temps pris en charge par l'urgentiste de garde, qui a rapidement demandé l'avis du chirurgien viscéral présent », raconte Arnaud Vassal.
Divers examens ont été réalisés et le médecin a diagnostiqué une « poussée aiguë de maladie de Crohn », une pathologie dont souffrait François Médico. Pourtant, peut-on lire dans l'avis de la CRCI*, qui s'est appuyée sur l'expertise diligentée, « les symptômes présentés par M. Médico lors de son arrivée à l'hôpital étaient des signes typiques d'une occlusion aiguë de l'intestin grêle […] Dans ce cas, l'urgence de la décision opératoire commande une intervention dans un délai ne devant pas dépasser 6 à 12 heures. » Sa famille ne peut que constater que François Médico « est décédé le 24 juillet d'un choc septique grave après un retard opératoire de 30 heures confirmé en expertise ». Autre problème pointé par les expertises, « des examens complémentaires ont été prescrits, mais leur interprétation a été erronée ».
Malgré la douleur, la famille du défunt avait choisi de ne pas retenir la voie judiciaire, dont elle craignait qu'elle durât trop longtemps, pour lui préférer une procédure d'indemnisation amiable. En novembre dernier, cependant, un courrier du directeur du centre hospitalier, Louis Teyssier, l'informait que la
Société hospitalière d'assurance mutuelle (SHAM) « estimait ne pas pouvoir faire une proposition d'indemnisation sur le fondement de l'avis de la CRCI », estimant qu'il « diffère de l'expertise réalisée dans le cadre de cette affaire ».
Le chef d'établissement invitait, dès lors, la famille à saisir l'Office national d'indemnisation, l'Oniam, lequel vient de lui proposer la somme de 5.000 euros, au titre du « préjudice moral consécutif à la perte d'un être cher ».
Comme la famille vient de l'écrire à Roselyne Bachelot, par la voie d'Arnaud Vassal, « nous nous sommes trompés dans notre démarche, car notre but n'était pas de faire de la mendicité mais tout simplement que l'hôpital assume ses erreurs et prenne les dispositions nécessaires pour éviter la récidive d'un épisode tragique ». Les proches de François Médico s'interrogent donc : « Les 5.000 euros représentent-ils l'indemnisation pour perte d'un être cher ou simplement le droit de se taire face à l'impunité du corps médical ? »
Philippe Robin
* CRCI : Commission régionale de conciliation et d'indemnisation des accidents médicaux.
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Le directeur ne souhaite « culpabiliser personne »
Directeur du centre hospitalier de Soissons, Louis Teyssier indique qu'il ignorait la décision de l'Oniam et dit « comprendre la douleur » de la famille de François Médico. Il explique aussi qu'elle a la possibilité de « déposer un recours devant le tribunal administratif d'Amiens, qui est compétent pour ce type de contentieux ».
Le patron de l'hôpital soissonnais note qu'en première instance, « la CRCI n'avait pas complètement suivi l'expert » quant au degré de responsabilité du chirurgien mis en cause mais n'entend pas « revenir sur les expertises ». Il ne souhaite, dans ce dossier, «
culpabiliser personne ».
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1 commentaire:
Write commentsBref, si on arrive à l'hôpital pour un furoncle douloureux, vous en ressortez les pieds devant parce qu'on aura diagnostiqué la peste bubonique !!!
RépondreSupprimerRassurant...
Tinky, horrifiée.