vendredi 8 avril 2011

Se chauffer avec les égouts.


http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/66402.htm
Afin de réduire ses émissions de gaz à effet de serre, la Ville de Paris s'est dotée, depuis 2007, d'un Plan Climat. L'un de ses axes principaux concerne le développement des énergies renouvelables, l'objectif étant que celles-ci atteignent 30% de la consommation d'énergie de la ville de Paris à l'horizon 2020. C'est dans ce contexte que la Ville de Paris a décidé de réaliser une première expérimentation consistant à récupérer la chaleur des eaux usées circulant dans le collecteur des Coteaux de son réseau d'assainissement pour couvrir plus de 70% des besoins annuels de chauffage du groupe scolaire Wattignies situé dans le XIIème arrondissement. Une solution, proposée par le groupement CPCU/Lyonnaise des Eaux [1] qui permet ainsi d'éviter chaque année l'émission de 76,3 tonnes de CO2.

Rappelons que l'activité humaine en ville est productrice de chaleur, via notamment les appareils électro-ménagers qui évacuent de l'eau portée à haute température, ceci tout au long de l'année. Or les eaux usées qui circulent dans les égouts conservent une partie de cette chaleur. D'où leur température qui se situe entre 12°C et 20°C selon le moment de la journée et les saisons. Pour récupérer les calories contenues dans ces eaux, c'est la technologie Degrés Bleus, brevetée par Lyonnaise des Eaux, qui a été choisie. Il s'agit de faire passer l'eau sur la surface d'une plaque d'inox qui intègre des tuyaux parcourus par un fluide caloporteur (eau glycolée) circulant en boucle fermée à l'intérieur des échangeurs. Au contact du métal, le fluide se réchauffe avant d'alimenter une pompe à chaleur qui va alors concentrer les calories jusqu'à une température de 60°C. Il ne reste plus qu'à transmettre cette chaleur au réseau habituel de chauffage de l'école.

Sûr et non polluant, ne nécessitant aucune combustion et assurant uniquement la transmission de la chaleur, ce système de récupération de calories peut être mis en place dans certaines zones, par exemple les grands ensembles de bâtiments (écoles, complexes sportifs, bâtiments administratifs ... ) ou dans des quartiers à forte consommation de chaleur. Précisons que la réalisation de cette "première" dans le groupe scolaire Wattignies, qui a nécessité notamment l'installation d'une pompe à chaleur dans ses locaux et de 60 mètres d'échangeur dans le collecteur des Coteaux, s'est élevée à 400.000 euros, les travaux ayant été effectués entre octobre 2010 et janvier 2011, les essais de mise en service de l'installation s'étant déroulés de février à début mars 2011.


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