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dimanche 31 janvier 2010
Le patriarche du X Marc Dorcel.
Elles s'appellent Roxy Panther, Melissa Lauren ou Regina Ice et rivalisent de souplesse dans «Casino No Limit», la dernière superproduction signée Dorcel. Quatorze bombes anatomiques, deux heures trente de jambes en l'air pour le plus gros budget du porno français à ce jour : 250 000 euros. Cela peut sembler modeste comparé au coût d'un long métrage classique. Mais, pour l'industrie du rose, c'est énorme : dix fois plus qu'un film pour adultes lambda. «Contrairement à beaucoup de confrères qui se sont tournés vers le X après leurs échecs dans le cinéma, je n'ai jamais eu cette frustration, sourit Marc Dorcel, tempes blanches et fines lunettes : je suis tombé dedans direct !» A 75 ans, dont trente dans le milieu, le vénérable pornographe continue avec gourmandise à superviser toutes ses «oeuvres», une vingtaine par an. Son credo officiel ? Le classé X haut de gamme. Qu'importe si l'entreprise donne aussi dans l'artisanal, sous le label SaucissonProd, l'essentiel est de garder son image de marque : luxe, hard et volupté. Et ça marche...
Avec 17,4 millions d'euros de chiffre d'affaires l'an dernier, pour 1,6 million de bénéfices, cette PME parisienne de 35 salariés, installée dans un ancien garage, règne sur le marché français du porno. Elle compte même parmi les poids lourds mondiaux, aux côtés de Private (Suède) ou de Wicked Pictures (Etats-Unis). Depuis 2004, ses recettes ont plus que doublé grâce aux nouveaux usages numériques. Le DVD, facturé 30 euros, ne représente plus que 30% des ventes, contre 70% il y a cinq ans.
Mais le téléchargement payant, via le site Dorcelvision.com ou les box des fournisseurs d'accès à Internet, compensent largement. «Tous genres confondus, une vidéo à la demande sur trois achetées en France provient de notre catalogue», se félicite Grégory Dorcel, 35 ans, le fils unique de Marc, aux manettes depuis 2000. Ajoutez-y une chaîne de télé (Dorcel TV) qui compte 800 000 abonnés en Europe, un magazine («Dorcel Mag») qui vend à 30 000 exemplaires, des déclinaisons dans la téléphonie mobile et même dans les sex-shops, qu'on croyait moribonds, et vous tenez là le seul village gaulois capable de résister à l'armada américaine : 98% des 10 000 films X produits chaque année viennent d'outre-Atlantique ! «A Las Vegas, la Mecque du métier, Dorcel inspire le respect», témoigne Katsuni, l'une de nos rares actrices internationales.
Fils d'un tailleur d'origine hongroise, Marcel Herskovits – son vrai nom – rêvait, petit, de faire les Arts déco. Pas sérieux, ont jugé ses parents, qui lui ont trouvé un job de dessinateur chez un fabricant de machines à coudre. Cet incompris a monté ensuite une société de transports – un fiasco – avant de se lancer sur un créneau plus porteur : le sexe. Après les livres licencieux et les romans-photos, il s'est essayé en 1979 à la vidéo. Son premier opus, «Jolies petites garces», est un vrai nanar. Mais, surprise, il s'est écoulé à 4 000 exemplaires au prix corsé de 500 francs la cassette. Le style «dorcellien» – dentelles, fourrures et colliers de perles – a trouvé son public. L'essor du magnétoscope fera le reste. Pour éviter à ses fans de piquer un fard à la caisse des vidéoclubs, le roi du hard a longtemps mis des photos soft sur ses cassettes. Idem pour les titres, faussement chastes : «Tendre Corinne», «Julie la douce»... «Personne n'était dupe et ça boostait les ventes», rigole-t-il aujourd'hui.
Roublard, l'ami Dorcel ? Assurément. Mais pas avec ses actrices. «Je n'ai jamais mis une fille dans mon lit», jure-t-il. «Ils sont réglo mais coriaces dans le business, mieux vaut prendre un avocat pour défendre ses intérêts», précise Laly, une ex-candidate de «Secret Story» reconvertie dans le X. Soucieuse de cultiver cette bonne image pour attirer les futures stars, la PME fait preuve d'une transparence rare dans le secteur. Les bilans ? Déposés au greffe et audités chaque année. Les comptes bancaires ? Domiciliés non pas aux îles Caïmans, mais à Paris, dans le même établissement depuis trente ans : le Crédit du Nord. Le salaire du boss ? «Plafonné à 8 000 euros brut par mois», détaille Grégory Dorcel.
A quoi s'ajoutent de très confortables dividendes, touchés par le père et le fils en tant qu'actionnaires uniques : plus de 1 million d'euros pour la seule année 2008, soit les deux tiers des bénéfices. Il est vrai qu'avec le fils, diplômé en commerce et à l'aise en anglais, la Dorcel & Co. a changé de braquet. De simple producteur – 1 500 heures d'images en stock – le chantre du porno chic est devenu le distributeur exclusif d'une cinquantaine de labels dont il exploite les catalogues, en France ou à l'étranger. Plus de 20 000 heures de programmes, sur lesquels il touche 50% de commission. Dans le lot, on ne trouve pas que du glamour : SM trash, «spécial 60 ans», obèses... La maison fournit pour tous les goûts.
L'autre apport majeur de Grégory Dorcel au business familial concerne le Web. «Sans lui, j'aurais raté le coche», assure son père. Anonyme, rapide, c'est le canal de diffusion idéal. Pour mettre au point son site de vidéos à la demande (VOD), Dorcel junior s'est trouvé en 2001 un allié de poids : Microsoft. «A l'époque, Windows Media Player, leur logiciel vidéo, était à la peine face à RealPlayer, raconte-t-il. Les équipes de Microsoft ont été ravies de nous donner un coup de main pour l'intégrer à notre plateforme.» Bien joué : avec 50 000 locations par mois, Dorcelvision.com s'est imposé comme le premier site français de vidéos payantes.
Outre la VOD et les DVD, la société dispose d'une troisième manne : la vente aux télés. Canal Plus débourse jusqu'à 33 000 euros pour son porno mensuel, sept fois plus que XXL ou CinéCinéma. Mais les Dorcel ne décrochent la case que deux ou trois fois par an. «Leurs productions manquent souvent d'ambition narrative», confie Henri Gigoux, le monsieur X de Canal. «Je ne suis pas là pour faire des films d'auteur», rétorque Hervé Bodilis, le réalisateur de la maison, qui tourne essentiellement dans les pays de l'Est. Pour des raisons pratiques : le recrutement des filles y est assez facile. Il existe même des agences spécialisées dans ce type de casting. Impensable chez nous, où une telle pratique relèverait du proxénétisme. Les tarifs ? De 600 à 1 000 euros la scène de sexe. Les égéries de la marque bénéficient, durant leurs deux petites années de carrière, d'un salaire au mois. «4 500 euros net», confie Yasmine, une ancienne «Dorcel girl». Pas de quoi tomber du lit...
Arnaud Bouillin
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