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par Jean-François Cliche
La découverte des cellules souches et leurs première applications ont suscité, avec raison, de très grands espoirs il y a déjà plusieurs années, surtout pour des maladies affectant des tissus qui ne se régénèrent pas, ou presque pas, comme les neurones et le muscle cardiaque. Dans un excès d’enthousiasme peut-être entretenu par la tendance des médias à s’emballer (mea culpa), on pouvait finir par croire que les cellules souches étaient appelées à devenir, un jour, une véritable panacée.
Mais une chercheuse de l’Université Laval, Francesca Cicchetti, vient de ramener tout le monde (enfin, ceux qui en avaient besoin) sur le plancher des vaches. En disséquant trois personnes décédées de la maladie de Huntington qui avaient reçu une greffe de neurones embryonnaires 10 ans plus tôt, elle et son équipe ont trouvé que le transplant n’avait pas survécu dans un cas et que, peut-être plus inquiétant, il montrait des signes de la maladie dans les deux autres cas.
En bref, si la maladie est causée par quelque chose d’extérieur aux cellules, comme l’exposition à telle ou telle substance, implanter de nouvelles cellules (embryonnaires ou souches) risque de ne rien régler à long terme, car le greffon sera exposé aux mêmes facteurs pathogènes que les cellules malades. Je résume ici, plus en détails, son article publié dans les PNAS.
Ce n’est pas la fin des cellules souches, loin de là, rassure Mme Cicchetti. Mais c’est peut-être, est-on tenté d’ajouter, le début de la fin de l’idée qu’elles peuvent tout guérir.
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