Grâce à leurs grandes capacités d'adaptation, les bactéries (Les bactéries (Bacteria) sont des organismes vivants unicellulaires procaryotes, caractérisées par une absence de noyau...) apprennent progressivement à résister aux traitements antibiotiques. Des chercheurs français associant l'Inserm, l'Université (Une université est un établissement d'enseignement supérieur dont l'objectif est la production du savoir (recherche),...) Paris (Paris est une ville française, capitale de la France et le chef-lieu de la région d’Île-de-France. Cette ville...) Descartes, l'INRA, l'Institut Pasteur, et le CNRS (Le Centre national de la recherche scientifique, plus connu sous son sigle CNRS, est le plus grand organisme de...) ont montré que l'une de leurs stratégies consiste à détourner les acides gras présents dans le sang humain pour leur propre croissance. Ces travaux sont publiés dans la revue Nature du 5 mars 2009.
Les bactéries sont capables pour survivre de s'adapter rapidement à un nouvel environnement (L'environnement est tout ce qui nous entoure. C'est l'ensemble des éléments naturels et artificiels au sein duquel se...), notamment à la présence d'antibiotiques. Leur matériel génétique évolue et se diversifie, des germes résistants sont sélectionnés et les traitements deviennent alors inefficaces. Ces dernières années, les bactéries pathogènes pour l'homme sont majoritairement devenues résistantes aux traitements antibiotiques.
Des chercheurs français associant l'Inserm, l'Université Paris Descartes, l'INRA, l'Institut Pasteur et le CNRS ont montré que des bactéries à Gram positif (Les bactéries à gram positif sont mises en évidence par une technique de coloration appelée coloration de Gram. Les...) pathogènes majeures pour l'homme (streptocoques, entérocoques et staphylocoques) sont capables d'utiliser les acides gras présents abondamment dans le sang humain pour constituer leur membrane. Elles peuvent ainsi échapper à l'activité (Le terme d'activité peut désigner une profession.) des antibiotiques censés les empêcher de fabriquer leurs propres acides gras.
Ces derniers sont les constituants majeurs de la membrane bactérienne et leur biosynthèse est considérée comme indispensable à l'intégrité de la cellule bactérienne. De ce fait, les enzymes qui permettent la biosynthèse des acides gras sont proposées comme cibles potentielles pour le développement d'antibiotiques dont certains, déjà validés par des laboratoires pharmaceutiques, inhibent la croissance des bactéries in vitro.
"Nous sommes partis d'observations (L’observation est l’action de suivi attentif des phénomènes, sans volonté de les modifier, à l’aide...) effectuées sur les streptocoques du groupe B, principale cause d'infection chez les nouveau-nés" explique Claire Poyart. Dans ces travaux, des streptocoques dépourvus des gènes codant pour les enzymes impliquées dans la biosynthèse des acides gras sont incapables de croître dans les milieux de culture (La définition que donne l'UNESCO de la culture est la suivante [1] :) conventionnels.
Cependant, ces streptocoques mutants ne présentent aucun défaut de croissance dans des milieux supplémentés avec du sérum humain qui fournit à la membrane bactérienne les acides gras essentiels. Par ailleurs, leur virulence est normale dans des modèles animaux. Ces résultats illustrent un "parasitisme" dans lequel les bactéries ont recours aux composants du sang de l'organisme humain et échappent à l'activité des antibiotiques qui ciblent la voie de biosynthèse des acides gras.
Ces travaux soulignent l'importance de tester l'activité des antibiotiques à l'aide de tests qui miment les conditions réelles de l'infection et du traitement.
Source: CNRS
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