jeudi 5 mars 2009

Les biocarburants ne seraient pas si « bio » ou « verts »

.Les biocarburants ne seraient pas si « bio » ou « verts » comme ils le laissent entendre. En effet, les facteurs positifs concernant l’utilisation de biocarburants sont loin d’être compensés par les effets négatifs qu’ils engendrent; déforestation, hausse du prix de la nourriture, homogénéité dans la culture des espèces végétales…

Les émissions de carbone liées à la déforestation sont bien plus grandes que la réduction que nous promet l’utilisation de biocarburant. En fait, nous rappelle Holly Gibbs de l’Université Stanford, les émissions de gaz à effet de serre vont augmenter si nous poursuivons l’utilisation des biocarburants.

La hausse de la demande pour les carburants à base de soja, maïs, manioc et d’huile de palmier ne cesse d’augmenter, mais ces cultures ont des effets très néfastes pour l’environnement. Pour la plupart des nations désireuses de remplacer les carburants fossiles par des biocarburants, la culture de ces espèces n’est pas appropriée pour le type de sol dont ils disposent. Dans la plupart des cas, il est nécessaire de brûler la forêt pour ouvrir de nouveaux champs d’agriculture.

Ce sont plus de 340 milliards de tonnes de carbone qui sont contenues dans les forêts tropicales et dans les savanes. Les brûler dépasse largement la réduction de gaz à effet de serre engendrée par l’utilisation de biocarburants. « C’est comme essayer de chauffer votre maison avec les fenêtres toutes grandes ouvertes » nous rappelle Peter Frumhoff, un scientifique de « Union of Concerned Scientists ».

Utilisant des données satellites de 1980, 1990 et 2000, Gibbs a mesuré l’évolution de la déforestation dans les Tropiques. En 1980, 50 % des forêts brûlées étaient converties en champs d’agriculture. Cette proportion est passée à 70 % en 1990 et à plus de 80 % en 2000.

Gibbs et ses collègues ont calculé la réduction d’émission qui résulte de l’utilisation de biocarburants à partir de maïs. Cette réduction serait de 2,5 tonnes de carbone par hectare. Bien que la forêt n’en absorbe pas autant en une année, la brûler équivaut à rejeter dans l’atmosphère 40 ans d’utilisation de carburants fossiles. C’est cher payé!

Source: Science News

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