mardi 17 mars 2009

Le chirurgien conteste la faute

En décembre2006, un septuagénaire opéré de la prostate décédait à l'hôpital de Pont-l'Abbé. Mis en cause, le chirurgien nie toute erreur médicale.
C'est un retournement de situation auquel ni la famille du défunt, ni la représentante du parquet ne s'attendaient. Jeudi soir, le chirurgien a retourné sa casaque. Passant de l'homme qui reconnaît une erreur durant l'instruction à celui qui réfute. «Je n'ai pas commis de faute», a-t-il martelé à la barre du tribunal de Quimper. À l'origine, ce devait être une simple opération de la prostate. Admis à l'hôpital de Pont-l'Abbé le 11décembre 2006, son patient âgé de 76 ans n'a pourtant pas survécu à l'hospitalisation.
«La précision gestuelle du médecin» en cause
Des complications à l'issue de la première opération auraient entraîné des hémorragies importantes au niveau de l'aorte, des veines et de certaines artères. Malgré une seconde opération de plus de quatre heures, les médecins ne sont pas parvenus à le sauver. Alors, à qui la faute? Au chirurgien, estime l'expert légiste qui a rédigé un rapport en ce sens. Selon lui, le décès serait imputable à «des complications exceptionnelles dont l'origine serait un défaut de précaution et la précision gestuelle du médecin».
10% de ses opérations avec cathéter
Le professionnel en question, chirurgien de 47 ans, a reconnu s'y être pris à trois reprises pour tenter d'introduire un cathéter dans la vessie du patient endormi afin d'effectuer une ponction. Mais dans l'impossibilité d'y parvenir, il a renoncé à cette méthode et est revenu à une opération plus classique, comme il en a réalisé plus de 300 depuis 2004. «Dont 10% avec cathéter, précise-t-il. Il avait une grosse prostate, c'est pour cette raison que j'avais opté pour le cathéter. Je n'ai pas commis de faute, seulement, il avait une partie de la vessie anormale. Je suis responsable, mais je n'ai pas commis d'erreur». Une vessie anormale, un sacré coup de théâtre jeudi soir puisque la thèse était soulevée pour la première fois par le chirurgien dans ce dossier. La substitut du procureur est circonspecte. «Une vessie anormale! L'expert ne l'a jamais soulignée, cela n'apparaît nulle part. S'il y a une difficulté, il va falloir renommer un expert. Mais que les chirurgiens ne prennent pas en compte tous les paramètres possibles et imaginables avant une opération, ça devient extrêmement inquiétant. Il y a une faute avérée». Une peine de trois mois de prison avec sursis a été requise à l'encontre du médecin. Décision le 14 mai prochain.

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