vendredi 25 avril 2008

Une mâchoire refait l'histoire

Photo: EIA/Jordi Mestre

Les chercheurs pensent qu'ils sont en présence d'une femme, en raison de la petite taille de la mandibule.

Bouleversement dans la théorie de l'occupation humaine de l'Europe.

Les restes d'un hominidé vieux de 1,1 à 1,2 million d'années ont été découverts dans la grotte de Sima del Elefante de la Sierra d'Atapuerca, en Espagne.

Ils constituent les plus anciens vestiges découverts à ce jour de la première occupation humaine en Europe occidentale.

Des paléontologues américains et espagnols des Universités du Michigan et de Rovira i Virgili ont mis au jour une mandibule partielle et sept dents au même endroit, et une prémolaire inférieure appartenant au même individu quelques centimètres plus loin.


Photo: American Museum of Natural History

L'homme de Néandertal est le premier homme préhistorique découvert par la science il y a 150 ans, en 1856, en Allemagne.

Les restes ont été trouvés à proximité d'outils de pierre et d'ossements animaux qui ont contribué à leur datation.

Cette découverte montre, selon les chercheurs, toute la complexité de l'évolution de l'homme en général et celle des habitants de l'Eurasie préhistorique en particulier.

Ils attribuent ces ossements à un Homo antecessor ou homme d'Atapuerca, dont les premiers fossiles, datés de 800 000 ans, ont été découverts à partir de 1994 dans des grottes voisines.

Les nouveaux éléments joints aux résultats des fouilles précédentes sur les autres sites d'Atapuerca semblent indiquer qu'une spéciation (formation d'espèce) a eu lieu, au paléolithique inférieur, dans cette zone à l'extrémité occidentale du continent eurasiatique.



Cette nouvelle espèce d'hominidés serait due à la venue dans la péninsule ibérique d'une population originaire de l'Est, elle-même constituée de descendants issus de la première expansion démographique en provenance d'Afrique, en passant peut-être par le Proche-Orient et le Caucase.

Ce même Caucase où ont été récemment trouvés, sur le site georgien de Dmanissi, les premiers humains non africains. Ils présentaient des caractères à la fois primitifs et développés, datés de près de 1,8 million d'années.

Leur anatomie fait penser autant aux premiers représentants du genre homo, les Homo habilis (apparus en Afrique de l'Est il y a 2,4 millions d'années) qu'à ceux considérés comme leurs descendants, les Homo erectus (apparus il y a 1,7 million d'années environ).



Théorie révisée

Toutefois, cette version de la « descendance » entre les habilis et les erectus a été contestée par la parution récente d'une étude révélant qu'au Kenya ils avaient en fait cohabité pendant au moins une partie de leur existence. Ainsi, malgré des degrés d'évolution anatomique différents, les deux espèces descendraient probablement d'un ancêtre commun.

De plus, les théories sur la progression de l'homme de Neandertal ont elles-mêmes été récemment revues et corrigées.

Les néandertaliens étaient considérés comme des habitants caractéristiques de l'Europe glaciaire, qui ne seraient jamais allés au-delà du Proche-Orient et de l'Asie occidentale.

Or, leurs restes ont été trouvés récemment en Sibérie. Soit à 2000 km à l'est de la ligne qu'ils étaient censés n'avoir jamais franchie.

Selon certains spécialistes, les hommes de Neandertal et l'homme moderne pourraient d'ailleurs être des descendants des « Espagnols » d'Atapuerca.

Radio-Canada.ca avec Agence France Presse

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1 commentaire:
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  1. C'est vrai que ces gens d'Atapuerca sont une sacrée énigme... Et je suis sidérée de voir aussi que Néandertal était allé aussi loin que la Sibérie... D'ici là qu'on en trouve un congelé dans une tourbière comme les mammouths, il n'y a pas loin... Et Dieu sait ce que les anthropologues en feraient, si ça arrivait...
    Tinky ;-)

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