© Emmanuel Roudier.
Faudraug,_Gohoum_et_Vo'hounâ
Eh bien, pas grand-chose, en vérité.
Il a été le reflet de nos plus sombres fantasmes, l’image parfaite de notre peur de la différence et des difficultés à les accepter. Il s’est retrouvé malgré lui la justification de la classification des races au début du XX° siècle, à l’époque où on croyait que les types humains s’échelonnaient entre le singe et l’homme, et on avait casé Néanderthal juste entre le singe et l’homme, pis, on avait décrété qu’il y avait des races humaines inférieures qui en étaitent les descendantes !
La réalité et la génétique nous content une toute autre chanson. Si Néanderthal est bien un homme, il ne nous est en rien inférieur, et s’il n’est pas tout à fait notre ancêtre, mais un autre être humain, différent de sapiens, ça n’en fait nullement un inférieur ou un être méprisable.
Qui était-il et d’où venait-il ?
Contrairement à ce qu’on a longtemps cru, l’histoire du vivant n’est absolument pas linéaire. La nature et l’évolution ont fait plusieurs tentatives plus ou moins heureuses, et ces tentatives ont plus ou moins abouti. Ça a été le cas pour les créatures du permien et les dinosaures, et ça l’a été pour les anthropoïdes et les hominidés.
L’homme est le fruit d’un formidable concours de circonstances, et nul doute que s’il n’y avait pas eu l’effroyable glaciation du précambrien ou la disparition des dinosaures, qu’il ne serait jamais apparu sur Terre.
Mais les dinosaures ont disparu, et les mammifères ont eu leur chance. Parmi eux, des insectivores minuscules qui ont donné les primates, et au sein des primates, les anthropoïdes, qui ont donné les hominidés.
Il y a plusieurs millions d’années, entre dix et trois, l’Afrique foisonnait de toutes sortes d’hominidés. Parmi ceux-ci, Orrorin, Toumaï, Lucy, plus ou moins avancés vers la forme qui allait donner l’homme proprement dit. Parmi ce foisonnement d’espèces proches mais différentes toutefois, un australopithèque devint un Homo habilis, et c’est là que tout a commencé.
L‘Homo habilis fut le premier primate avéré à utiliser des outils, et à tailler des pierres. Des éternités passèrent, et il changea. Son outillage devint un peu moins fruste. Et lui aussi.
Il devint plus droit, plus grand, et il eut un cerveau un peu plus important. Il devint un très bon chasseur, et, sans s’en rendre compte, d’habilis, devint erectus. C’était il y a à peu près un million cinq cent mille ans avant notre ère.
Et là, les choses commencèrent à devenir fascinantes. Erectus, lancé à la suite des troupeaux d’animaux, finit par conquérir tout l’Ancien Monde. Il conquit toute l’Afrique, toute l’Asie.
Il y a cinq cent mille ans, Erectus était partout. Et il fit montre d’une audace décisive. Dominant la peur instinctive qu’ont tous les animaux du feu, il s’en rendit maître, et il put dès lors affronter les conditions extrêmes qui sévissaient alors en Europe et Asie septentrionales, qui connaissaient alors la glaciation de Mendel, et malgré ces dures conditions, fit souche, envers et contre tout.
En Europe, il fut bloqué dans son bout de continent, par les glaciers… Et si ailleurs, Erectus devenait sapiens ou floresiensis, en Europe, il devint antecessor et heidelbergensis, les deux formes ancestrales qui allaient donner celui qui nous intéresse, neanderthalensis, ou l’Homme de Néanderthal, dit aussi Néandertal. Les deux orthographes existent, et la première tombe en désuétude, mais elle a ma préférence, et tant pis pour la réforme de l’orthographe allemande, je ne suis pas allemande, moi, cette réforme ne m’intéresse donc pas, et je trouve que c’est plus joli d’écrire Néanderthal avec un h que sans !
Contrairement à ce qu’on peut penser, Néanderthal et Sapiens sont tout deux fruits de la même évolution, et d’une évolution tout aussi longue et complexe.
Les deux humains qui en découlèrent sont aussi différents l’un de l’autre qu’il est possible de l’être. Ce que Sapiens a en haute taille et gracilité, Néanderthal l’a en puissance et en stature râblée.
Mais tous deux ont, pendant des millénaires, eu des cultures similaires et utilisé des outils semblables, à la grande perplexité des anthropologues et préhistoriens !
De plus en plus, d’ailleurs, on est en train de se rendre compte, qu’intellectuellement, Néanderthal et Sapiens, c’était kif-kif.
À quoi ressemblait Sapiens ? Regardez autour de vous, regardez-vous dans un miroir, vous en aurez une petite idée. mais ça n’est pas lui qui nous intéresse ici.
Néanderthal le Magnifique.
En Europe, donc, il y avait des gens particuliers que nous avons appelés Néanderthaliens. Plus petits que l’homme moderne, en moyenne, mais très puissamment bâtis, d’une robustesse même qui laisse songeur, ils étaient dotés de crânes longs, bas, souvent plus gros que ceux de Sapiens, et de visages bien spéciaux, très grands, en dessous de fronts plutôt bas et fuyants, et de sourcils en surplomb que l’on appelle un torus sus-orbitaire.
Leurs visages un peu projetés vers l’avant, avaient des nez conséquents, des mâchoires puissantes et sans menton, et, au fond de leurs grandes orbites profondes, leurs yeux devaient tout observer avec sagacité.
Leurs membres étaient dotés d’extrémités distales courtes et leurs mains avaient une structure un peu particulière. Leurs paumes étaient larges et leurs doigts spatulés. Le pouce était plus long que le nôtre, doté d’une seconde phalange d’égale longueur à la première, ce qui assurait une prise puissante à leur main, qui par ailleurs était tout aussi habile que la nôtre, en dépit de ce que certains (surtout quelques Américains malades de leurs ancêtres) voudraient nous laisser croire.
Leur musculature puissante et leur squelette très robuste nous montrent des êtres taillés pour une vie de prédation, au même niveau que les loups et les plus redoutables des carnassiers. C’étaient de redoutables chasseurs, les plus grands que la Terre ait portés, et de sacrés carnivores que ces gens-là. L’étude de leurs os montrent qu’ils mangeaient en effet beaucoup de viande et la densité de ces os était équivalente à celle qu’on trouve chez les grands carnivores.
L’agencement un peu particulier de leurs os et de leurs muscles montrent qu’ils étaient des marcheurs et des grimpeurs infatigables, qu’ils étaient en dépit de leur stature imposante et trapue capables de courir vite et longtemps, qu’ils pouvaient lancer des armes et des objets plus fort et plus loin que nous, bref, ils étaient vraiment faits pour la vie qui était la leur.
La compacité de leur structure leur permettait une sacrée résistance au froid et à la fatigue, et ceci expliquerait pourquoi ils ont pu tenir si fermement pendant plusieurs changement climatiques sans plus en souffrir que ça.
Les premiers Néanderthaliens proprement dits sont apparus il y a trois cent mille ans environ, et déjà, on découvre que dans leurs crânes singuliers se trouvait une sacrée cervelle.
La perfection de la forme.
Néanderthal, en effet, taillait très bien les pierres, et avait affiné l’art du biface au point de créer de vrais chefs d’œuvres de symétrie et d’équilibre. Les fameuses limandes acheuléennes sont l’œuvre de pré-néanderthaliens ou des Néanderthaliens eux-mêmes.
Les bifaces moustériens continuent dans la lignée de la quête de la symétrie, de l’harmonie et de l’efficacité.
Et le débitage Levallois, qui existait juste avant Néanderthal, eh bien, c’est devenu son quotidien. Mais quel quotidien !
Pour créer une pointe ou un éclat Levallois, il faut en quelque sorte virtualiser ce qu'on veut obtenir avant de le réaliser. Et arriver à passer outre les pièges de la pierre qu’on veut tailler aussi. Ce qui nécessite une sacrée capacité de jugeote et d’abstraction, n’en déplaise aux fâcheux qui croient que bas du front rime avec débile profond.
De plus, contrairement à ce qu’on a longtemps cru, les Néanderthaliens avaient inventé des outils composites (des lances à pointes de pierre, des éclats emmanchés pour en faire d’efficaces couteaux, des bifaces qui pouvaient devenir des haches efficaces…).
Loquace !
Et, cerise sur le gâteau, pour pouvoir concevoir tout ça, en transmettre la connaissance aux autres, eh bien, il fallait un langage élaboré.
Car oui, il parlait ! On en a la preuve génétique, et les preuves physiques aussi ! Les canaux hypoglosses (qui font passer les nerfs de la langue) étaient aussi développés que chez nous. La courbure de son palais est similaire à la nôtre et son os hyoïde, qui forme la base du larynx, était exactement à la même place que chez nous. Le squelette trouvé à Kébara en Israël en 1983 par M. Bernard Vandermeersch en est la preuve. Techniquement, rien ne l’empêchait donc de parler. Et son outillage élaboré est bien la preuve indirecte que ses capacités phonatoires devaient être aussi bien développées que chez nous.
Et organisé !
De plus, les vestiges de ses habitations et campements prouvent une certaine organisation et un aménagement relativement confortable, selon les critères de l’époque. Ils n’étaient pas forcément maniaques de l’ordre, mais sans plus.
Et les restes de ses repas montrent qu’il était un excellent boucher, et donc, au préalable, un redoutable chasseur, parce qu’il faut voir ce qu’il chassait le bougre ! Aurochs, chevaux, rennes et parfois mégacéros, et même mammouths ne leur faisaient pas peur !
Et tout ça montre bien un sacré sens de l’organisation, une grande coopération entre les gens du groupe, et la capacité de planifier les choses à longue échéance… Tout comme nous !
Humains, après tout !
D’après les restes qu’ils nous ont laissés, on a découvert qu’ils étaient capables de prendre soin des leurs, même blessés et malades ou handicapés. Certains de ces blessés ou handicapés ont même vécu très longtemps, par rapport à l’espérance de vie de l’époque –30 ans !– qui n’est pas inférieure à celle des époques suivantes, puisqu’au Moyen Âge, les gens ne vivaient pas plus vieux !
Ceci impliquait une grande solidarité entre eux, et une grande compassion aussi. Et donc, la même capacité à s’émouvoir, à compatir que nous ! Et du dévouement aussi. C’est tout à leur honneur ! Nous sommes très loin, là, des grossiers primates uniquement préoccupés de leur survie surabondamment dépeints, notamment dans les infects docu-fictions de la BBC ! ! !
Et parce qu’ils étaient doués d’une conscience aussi élevée et élaborée que nous, ils ont eu des angoisses métaphysiques aussi.
Religion et respect des morts.
Ce qui plaide, plus que tout, en la faveur de la réelle humanité des Néanderthaliens, c’est que quasiment tous les squelettes ou morceaux de squelettes découverts provenaient de tombes ! Car oui, même si ça fait pisser de la lave à certains, qui relèguent les trouvailles à des vestiges de repas d’hyènes – merci, Monsieur Burenhult ! – les Néanderthaliens ont été les premiers à enterrer leurs morts !
On pense même que dans certains cas, il effectuait des enterrements à plusieurs épisodes pour conserver les crânes des morts, par exemple, et on a pensé qu’il pouvait aussi être anthropophage, car on a trouvé des traces de décarnisation sur les os de certains vestiges, soit dans le but d’un enterrement à plusieurs étapes, soit réellement dans le but de consommer le mort. Le débat reste ouvert. Mais comme certains hommes modernes aussi étaient cannibales, il n’y a pas vraiment de raison pour que ça n’ait pas été le cas de Néanderthal aussi. C’est peut être horrifiant, mais c’est humain, eh oui !
Visiblement, il croyait en un monde au-delà du monde tangible. Peut-être est-il l'inventeur de l'animisme, et du chamanisme, sûrement, même.
Les débuts de l’art ?
Même si, contrairement à Cro-Magnon, notre bon vieux Néanderthal ne taguait pas ses HLM, la manière dont il taillait la pierre, à la recherche de la symétrie parfaite, et de l’efficacité, semble plaider en la faveur d’un certain sens du beau.
On a trouvé aussi qu’il utilisait des colorants minéraux (ocre, manganèse, craie), visiblement à des fins de peintures corporelles ou pour décorer ses vêtements et des objets.
Il a aussi gravé certains os de motifs géométriques et répétitifs, des frises de chevrons, par exemple.
Il a sûrement sculpté le bois, mais nous n’en saurons jamais rien, puisque le bois est hélas périssable. Mais, comme le dit Madame Marylène Patou-Mathis, « Absence de preuve n’est pas preuve d’absence ». Et qui nous dit en plus que ces gens ne peignaient pas sur des écorces, des peaux ?
Pour ce qui est de la musique on en est plus sûrs, car on a retrouvé une flûte réalisée dans un os d’ours, qui date d’il y a quarante-cinq mille ans, provenant d’une grotte de Slovénie. Les études réalisées sur cette flûte montrent qu’elle donnait les sons de la gamme chromatique, comme les flûtes actuelles. En plus, comme il savait parler, il devait chanter, et même très bien chanter, avec le coffre qu’il avait !
À quoi ressemblait-il, au juste ?
Eh bien, tout d’abord, c’est un compact. Un râblé, un costaud. Il est en moyenne plus petit que l’homme actuel, mais certains gaillards atteignaient tout de même un mètre quatre-vingt-dix ! Ils n’étaient pas nombreux, ceux-là, mais ils devaient dégager grave !
Pour un mètre soixante-cinq en moyenne, ce bonhomme râblé et musclé, compact, pesait environ quatre-vingt-dix kilos.
Madame de Néanderthal, elle, tout aussi râblée et musclée, un peu plus petite que Monsieur, mesurait en moyenne un mètre cinquante-cinq et pesait allègrement soixante-dix kilos. Non qu’elle fût obèse ou pleine de cellulite, la pauvre, mais bien parce qu’elle était comme son compagnon, très fortement musclée et dotée, comme lui, d’un squelette très robuste. Certains en ont profité pour imaginer de vrais coelacanthes (des ancêtres de thons) hideux, mais si elles avaient été si moches que ça, les Néanderthaliens n’auraient sûrement pas tenu pendant trois cent mille ans ! L’argument vaut aussi pour les bonshommes d’ailleurs !
Comme ils vivaient sous des climats variables, mais majoritairement peu ensoleillés et très froids, la Nature, très bien faite, leur a éclairci le teint, afin qu’ils puissent mieux synthétiser la vitamine D et donc avoir une croissance correcte et des os solides.
Ce qui implique que ces gens étaient, comme les Européens du Nord actuels, dotés de carnations et de couleurs claires. Donc, plutôt blonds et même rouquins, au vu des dernières analyses génétiques !
Et pour avoir une bonne idée de ce que ces gens pouvaient donner, niveau apparence, reportez-vous aux remarquables reconstitutions – dermoplasties – d’Élisabeth Daynès, que l’on trouve dans certains musées, ou sur le site web d’Eurélios, ou aux bandes dessinées et aquarelles d’Emmanuel Roudier dont je parle suffisamment ici pour que vous sachiez de qui il s’agit et quelles belles choses il réalise… Sans compter qu’il y a aussi un lien vers son blog qui est sublime. Et ses bandes dessinées ne le sont pas moins, en sus que d’être passionnantes ! Le dessin qui illustre l’en-tête de cet article est d’ailleurs son œuvre. Il est extrait du livret de son jeu de rôle « Würm ».
Pour complément d’information :
Pour en savoir plus sur le sujet, reportez-vous à la liste des livres qui se trouve sur mon profil que vous pouvez atteindre en cliquant sur mon pseudo, la rubrique « Qui suis-je ? » ayant mystérieusement disparu de mon blog et pas de mon fait, en plus !
En conclusion :
Néanderthal est un être humain à part entière qui a mystérieusement disparu. Tout aussi intelligent et organisé que l’homme moderne, bien plus costaud, il aurait dû survivre jusqu’à nos jours… Ce que croient certains, d’ailleurs !
Mais comme nous n’avons rien trouvé prouvant la persistance de cet homme après vingt-cinq mille ans avant notre ère, nous nous retrouvons face à une énigme. Énigme que Mimi et moi avons exploitée pour expliquer la disparition de ces gens remarquables et en faire les héros de notre saga de SF.
par Tinky
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2 commentaires:
Write commentsMerci d'avoir publié intégralement mon article, mais il y avait des choses à rectifier et à approfondir, ce que je n'ai pas eu le temps de faire, car je vis une vie surbookée. Il me faudrait des journées de 72 heures minimum pour arriver à faire tout ce que je voudrais faire en intégralité, et j'avais commencé une correction pour cet article que je n'ai pas eu le temps de terminer, eu égard le fait que vous m'avez devancée. De surcroît, je vous avais fourni une image en pièce jointe, avec le copyright à mentionner, dessin que vous feriez mieux d'éditer, car les illustrations que vous avez choisies pour mon article n'ont plus rien à voir avec lui... En plus, je n'ai pas vraiment eu le temps non plus de préciser ce que l'on savait sur les causes de la disparition de Néanderthal. Pour ce que la science en sait aujourd'hui, eh bien, aucune des hypothèses émises n'apporte de réponse satisfaisante.
RépondreSupprimerLe génocide causé par Cro-Magnon. Peu probable.
Une maladie apportée par l'homme moderne. Impossible à déterminer.
De trop grands changements climatiques à supporter. Pendant trois cent mille ans, ils les ont supportés, et ils étaient tout aussi sévères que ceux qu'ils ont endurés à la fin de leur règne. Invraisemblable.
Une différence du taux de fécondité minime entre les deux espèces humaines. Vraisemblable.
Des ressources alimentaires en train de se raréfier, sous la pression de l'arrivée des modernes. Invraisemblable aussi.
L'hypothèse la plus sensée pour expliquer la disparition de Néanderthal, soutenue par Marylène Patou-Mathis et nombre de ses collègues est une différence minime du taux de fécondité des deux populations. Plus faible d'environ 1% chez Néanderthal, il aurait suffi à expliquer sa lente disparition face aux hommes modernes et son remplacement progressif par ces derniers.
Ces différentes hypothèses étaient d'ailleurs présentées au public lors de l'exposition du Musée de l'Homme fin 2006, début 2007 : "Néandertal, hypothèses d'une disparition", qui nous présentait cet homme sous tous ses aspects connus. L'exposition était passionnante et était illustrée par des moulages du squelette et de la tombe de l'Homme de la Chapelle aux Saints, le vrai fossile de l'Homme de la Ferrassie, qui jouxtait sa reconstruction grandeur nature réalisée par l'Atelier Daynès, deux planches juste encrées de la BD d'Emmanuel Roudier encore en gestation à l'époque, "Néandertal", pour illustrer la chasse, deux génotypes, l'un d'homme moderne, et l'autre de Néanderthal, pour montrer les différences génétiques entre les deux hommes, la reconstitution obtenue par informatique de ses capacités phonatoires supposées, quelques outils aussi, bref, cette exposition nous montrait un homme à part entière, un être intéressant, sensible et intelligent, finalement disparu sans qu'on sache trop pour quelle raison.
Espérant que ces quelques précisions combleront heureusement les lacunes de mon article, je vous dis à bientôt ! Amicalement,
Tinky :-)
Tinky en réponse à mes questions:
RépondreSupprimerBonjour !
La coexistence de Néanderthal et Cro-Magnon varie selon les lieux. Aux
dernières estimations, elle était d'à peu près cent mille ans au
Moyen-Orient et en Asie Occidentale, pour se réduire à dix millénaires
(cinq fois la durée de l'ère Chrétienne, tout de même !!!) en Europe
occidentale, une période de cinquante à quarante-mille ans à peu près
pour l'Europe orientale et la Russie.
Ce qui rend les hypothèses de massacres, de maladies et d'incapacités
cynégétiques ou mentales totalement improbables. Néanderthal était bien
plus fort que nous et tout aussi intelligent, mais sa disparition
vient,peut-être,outre une fécondité moindre, qu'il était peut-être
arrivé au terme de son évolution biologique... Mais tant que les
analyses génétiques ne sont pas achevées, le mystère demeure encore. La
réponse devrait être apportée durant cette année, toutefois, car le
décryptage génétique de Néanderthal sera normalement achevé. A mon avis,
les résultats pourraient peut-être bien nous surprendre !
Pour ce qui est des différences d'alimentation, les deux peuples
vivaient sous les mêmes climats et conditions, et, visiblement,
mangaient les mêmes proies, même les très gros gibiers. Ce n'est pas de
ce côté-là qu'il faut chercher les causes de la disparition de
Néanderthal qui était un chasseur, un prédateur redoutable.
Amicalement,