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Après avoir travaillé avec les plus grands réalisateurs (Scorsese, Spielberg, Raimi...), Leonardo DiCaprio a rejoint Clint Eastwood pour un biopic sombre et ambitieux de l'ancien charismatique directeur du FBI. L'homme se prêtait parfaitement à l'exercice avec son éthique douteuse dans le fichage de certaines personnalités et ses pratiques immorales dans la politique. Et il faut avouer que le cinéaste s'en tire avec les honneurs avec ce J.Edgar fort d'un scénario profond et d'un esthétisme léché.
Leonardo DiCaprio est stupéfiant encore une fois, habitant pleinement son personnage de ses 20 ans à sa mort, à travers son regard, ses gestes et ses paroles. Une performance à la hauteur des ambitions du film qui transcende les couches de maquillage. Arnie Hammer, beau à se damner, confirme son talent tandis qu'il est toujours plaisant de voir Naomi Watts à l'écran quand elle est bien dirigée. La photographie et ses couleurs désaturées, le jeu des ombres ainsi que les décors et les costumes contribuent à la franche réussite esthétique du film. Le seul point noir réside dans le maquillage trop appuyé des comédiens dans la force de l'âge, qui manquent cruellement de finesse et n'ont rien à envier aux mannequins de cire de Madame Tussaud.
Le film est intéressant quand il traite les actions qui trouvent un écho troublant dans notre société contemporaine, à l'image des violences policières ou les écoutes téléphoniques comme moyen de chantage. Même si il semble ne tacler qu'une partie de la carrière de l'homme (épargnant par ailleurs quelques traits encore moins recommandables du personnage), le scénario parvient à dresser un portrait passionnant et humain. L'oscarisé Dustin Lance Black, à qui l'on doit le scénario de Harvey Milk, réussit à équilibrer ce portrait d'un accroc de travail avec une part plus sombre et secrète de sa vie personnelle: la relation avec sa mère envahissante et la secrète affaire homosexuelle qu'il entretenait avec son partenaire, qui bien que légèrement esquissée, demeure très bien traitée. Le montage, non linéaire, peut déconcerter et le rythme est assez inégal, mais J. Edgar demeure un portrait saisissant et visuellement sublime, à défaut d'être un film majeur du réalisateur Eastwood.
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