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La Brindille
de Patrick Braganti
La réalisatrice novice a judicieusement ancré son histoire à Marseille, donc une cité en bordure de mer, dont la luminosité permanente contraste avec l’existence sombre et presque sans joie de Sarah. Influencée par le travail des frères Dardenne, Emmanuelle Millet suit sa comédienne – Christa Theret à la fois déterminée et spontanée, fragile et mélancolique, authentique femme-enfant – en mouvement constant, courant, faisant de la moto, sautant sur les rochers de la plage ou grimpant quatre à quatre les escaliers ; autant d’énergie pour nier un état à peine perceptible.
La Brindille joue de manière récurrente du motif des lignes brisées qui jalonnent les pérégrinations incessantes de l’héroïne, comme autant de signes des conflits qui la traversent et empêchent que sa vie soit justement un parcours tracé et linéaire. Comme elle s’était déjà penchée dans ses travaux documentaires antérieurs sur l’impact de la culture ou encore des violences conjugales, Emmanuelle Millet au travers du registre fictionnel ne quitte pas totalement ses habits d’observatrice attentive et empathique. À l’inverse, elle reste par moments trop en superficie, négligeant certains aspects du scénario comme la relation avec Thomas rapidement évacuée. Peut-être cela finit-il par souffrir d’un manque d’incarnation, la volonté de la sobriété venant en quelque sorte affadir la tension dramatique.
Patrick Braganti
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