mercredi 1 juin 2011

Traitement contre le E.coli.

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Dans le nord de l'Allemagne, des médecins ont recours à un nouveau traitement pour soigner les patients atteints de formes sévères de l'infection liée à la bactérie  E.coli, hémorragie gastrique, sang dans les sels. Quant à l'origine de la contamination, elle demeure inconnue: la bactérie trouvée sur des concombres n'est pas la même que chez les patients. C'est en tout cas le peu que nous sachions à cette heure.

Les médecins allemands confrontés à une grave crise sanitaire liée à Escherichia coli pourront peut-être lutter contre les formes les plus sévères de syndrome hémolytique et urémique (SHU) provoquée par la bactérie grâce à un nouveau traitement. Le laboratoire américain Alexion qui fabrique ce médicament coûteux le met à la disposition des équipes médicales pour un protocole d’urgence, afin de tester son efficacité contre une maladie pour laquelle il n’a pas été conçu au départ.

Complications neurologiques

Le SHU est une complication qui peut être liée à une infection par une bactérie Escherichia coli qui produit des toxines Shiga et contre lequel les médecins ne disposent pas de traitement vraiment efficace à ce jour. Les antibiotiques ne sont plus utiles à ce stade car la bactérie résiste et pourraient même augmenter la quantité de toxines sans aucunes certitudes là-dessus. Dans la plupart des cas, «l’évolution spontanée des SHU est favorable même s’il peut y avoir des séquelles rénales à long terme», explique le Dr Patrick Niaudet, néphrologue pédiatrique à l’hôpital Necker-Enfants malades à Paris. Pourtant certains patients atteints de SHU développent des formes neurologiques et le pronostic vital est engagé.

Depuis des années des essais ont suggéré que l’eculizumab était efficace pour traiter des cas de SHU qui ne sont pas dus à des infections bactériennes (on les appelle les SHU atypiques). Ce médicament est un anticorps monoclonal utilisé pour soigner une maladie rare du système immunitaire (la maladie de Marchiafava-Micheli).

«Ces formes atypiques de SHU sont liées à des anomalies du système du complément, un ensemble de protéines qui agissent en cascade pour défendre l’organisme» explique Patrick Niaudet. «Quand ce système s’active trop, cela peut créer des lésions au niveau des tissus, poursuit le médecin, or certaines anomalies génétiques entraînent une activation permanente du système du complément». C’est à ce stade que l’eculizumab, qui est un anticorps dirigé contre l’une des protéines de ce système (la C5) et qui du coup bloque l’activation du complément intervient.

Résultats positifs sur trois enfants

Avant que l’épidémie n'éclate en Allemagne, ce traitement a été administré à titre compassionnel à trois enfants atteints d’un syndrome hémolytique et urémique provoqué par une infection à E.coli. Dans les trois cas à Paris (France), à Montréal (Canada) et à Heidelberg (Allemagne)- les patients âgés de 3 ans souffraient de signes neurologiques liés au SHU. Les chances de guérison spontanées étaient plus que minces. Avec l’eculizumab, l’état des patients s’est rapidement amélioré, rapportent le Dr Patrick Niaudet et ses confrères dans un article publié le 25 mai dans le New England Journal of Medicine. Les symptômes neurologiques ont régressé, l’anémie et les problèmes rénaux également. Ce qui ne veut pas dire guérir mais la régression des symptômes fut assez conséquentes pour y trouver de sérieux espoirs.
En Allemagne quelques patients ont reçu l’eculizumab mais il est trop tôt pour savoir si le résultat sera encourageant.

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