dimanche 17 avril 2011

Absinthe le retour.

Ça y est, le célèbre breuvage vert aux effluves de plantes est réhabilité. La loi de 1915 qui interdisait aux producteurs français d'employer le nom « absinthe » a été abrogée mercredi et jeudi par le Parlement.
La « fée verte » fait pourtant son retour sur le marché français en 1999. Mais en tant que « spiritueux aromatisé à la plante d'absinthe » ; toujours en vigueur, la loi du 16 mars 1915 sur l'interdiction de l'absinthe en proscrit l'appellation. A l'époque, cette disposition voulait lutter contre le fléau social de l'alcoolisme. (Voir l'affiche de Frédéric Christol, au début du XXe siècle).
Assemblée nationale et Sénat ont donc mis fin à une hypocrisie, jeudi, en abrogeant, dans le cadre de la loi de simplification et amélioration de la qualité du droit, à l'article 136, cet interdit – condamné depuis mi-décembre.

La Suisse, contre Degas et Zola

Comme l'expliquait sur Rue89 Clément Arnoux, du webzine La Gazette de l'absinthe, les distillateurs d'absinthe du Val-de-Travers, en Suisse, ont demandé, en 2009, une indication géographique protégée sur le nom « absinthe » – ce qui ferait du breuvage, un produit officiel du Val-de-Travers.
La France, qui a mal à son Degas et à son Zola, décide donc de rétablir l'appellation « absinthe », mais pas la recette originelle, très toxique ; en cause : la thuyone, molécule foudroyante pour le cerveau et les reins.
La composition de l'absinthe a donc été strictement encadrée, au risque de compromettre son aura rock de boisson hallucinogène. Marie-Claude Delahaye, historienne et fondatrice du musée de l'Absinthe, déboulonne le mythe :
« Un décret européen de 1988 a limité la thuyone à 35 mg/L. Et l'absinthe est maintenue à des taux entre 45° et 72°. »

Un rituel de dégustation inchangé

En revanche, la distillation n'a pas changé. Elle est effectuée selon des traditions ancestrales, affirme Marie-Claude Delahaye. Le rituel de dégustation prisé par les adeptes est également resté intact. Faire fondre un sucre en versant l'eau constitue, selon eux, la meilleure manière de libérer les arômes de l'absinthe.
Et pas question de toucher à cet ersatz « rouge ou noir, qu'on trouve dans les pays de l'Est, et qui n'a rien à voir avec l'absinthe d'origine », met en garde Marie-Claude Delahaye.
Qu'on se le dise, la seule vraie absinthe emprunte des nuances qui vont du blanc au vert ; une teinte restée célèbre, issue de la chlorophylle qu'émettent les plantes en macérant. Et celle-ci reprend maintenant son nom, la moindre des choses pour cette fierté nationale.
voir sur rue 89





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1 commentaire:
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  1. J'en ai goûté la semaine dernière pour la première fois de ma vie... C'est bon !
    Faut peut-être pas en abuser, mais j'aime bien !
    Tinky, digne descendante de bistrotiers...

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