http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/65872.htm
Bien qu'étant notre plus proche voisine, l'exploration de la planète Mars n'a jamais été aisée. Celle-ci a débuté en 1964 avec Mariner 4, première sonde spatiale ayant réussi un survol de Mars. Puis les programmes se sont succédés, en visant des objectifs toujours plus ambitieux alors même qu'environ deux tiers des engins envoyés vers la planète rouge ont failli à leur mission.
En janvier dernier s'est tenue une présentation sur l'état de l'exploration martienne, qui a rassemblé au Musée de l'Air et de l'Espace à Washington des scientifiques de la NASA et d'universités partenaires. Celle-ci a permis de faire le point sur les récentes découvertes en géologie martienne, mais aussi de présenter l'état des futurs programmes d'exploration.
La dernière décennie a apporté la preuve de la présence d'eau sur Mars. Tandis que les sondes en orbite ont pu détecter la présence de larges poches d'eau sous la surface, l'atterrisseur Phoenix de la NASA a détecté pour la première fois en 2008 des traces d'eau dans le sol martien. Alors que nous célébrons cette année les dix ans d'activité humaine - robotique - continue à la surface de la planète rouge, les prochaines missions vont faire face à de nouveaux défis pour tenter de reconstituer son passé.
La présence d'eau en quantité non négligeable, ainsi que les marques laissées par l'écoulement de celle-ci à l'état liquide - deltas, canaux, roches minérales - laissent à penser que la surface de Mars ait pu réunir les conditions nécessaires à la vie dans un passé certes lointain. Les prochaines missions vont donc tenter de déceler des traces d'une vie passée dans son sol.
La première d'entre elles - Mars Science Laboratory (MSL) - est conduite par la NASA et devrait être lancée dès la fin de cette année. Ce rover, baptisé également Curiosity, est de la taille d'une petite voiture et peut analyser différents types de roche. Il est notamment doté d'une "caméra chimique" qui, au moyen d'un laser délivrant assez d'énergie pour transformer des portions de roches en plasma, permettra d'analyser les échantillons potentiellement intéressants avant de procéder à un prélèvement. Les scientifiques espèrent que ce laboratoire mobile permettra de détecter des "molécules fossiles", qui sont en fait des résidus de membranes organiques. Sous certaines conditions, les liaisons entre les atomes de carbone composant les cellules peuvent ainsi être préservées. Mais d'après Jennifer Eigenbrode, chercheuse au centre Goddard de la NASA, détecter de tels arrangements ne constituerait cependant pas une preuve définitive, ceux-ci ayant pu être apportés par des météorites ou engendrés par des phénomènes géologiques.
L'étape suivante devrait être accomplie en 2019 par le rover Exomars, fruit d'une coopération entre les agences spatiales européenne et américaine. Celui-ci sera capable de creuser dans le sol martien, afin de tenter de dénicher des traces de vie qui seraient ainsi à l'abri des rayonnements cosmiques nocifs, que la mince atmosphère ne parvient pas à stopper.
Le prochain défi de taille pour l'exploration de la planète rouge sera le retour d'échantillons de roche martienne. Plusieurs projets sont à l'étude, et l'échéance évoquée pour une mission de ce type est le début de la prochaine décennie. Ensuite viendra une mission habitée, mais les décideurs des grandes puissances spatiales vont devoir faire preuve de clairvoyance et de détermination s'ils veulent offrir aux générations n'ayant pas eu la chance d'assister à la conquête de la Lune le spectacle d'un homme posant le pied sur un sol nouveau.
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