L’actrice Maria Schneider est décédée le 3 Février l’âge de 58 ans d’un cancer. Rendue célèbre par son rôle dans le dernier tango à Paris, elle était l’enfant perdue du cinéma français…
Enfant perdue peut être tout simplement par ce qu’elle était la fille d’un grand acteur Daniel Gelin, mais qui ne l’a jamais reconnue, elle disait toujours : « arrêtez de rappeler que je suis la fille de Gelin, je l’ai vu trois fois dans ma vie…”
L’icône du pont Bir Hakeim
Crinière bouclée, abondante, indomptable…seins lourds, silhouette ronde qui s’affine tout au long du film.L ‘ironie détachée de son regard, la douceur rauque de sa voix…. Maria Schneider est une icône depuis ce film de Bertolucci, le dernier tango, tourné en 1972.
Un huis clos entre un quadragénaire qui vient de perdre son épouse, Marlon Brando, et une jeune femme de 19 ans qui cherche un appartement… jour après jour ils vont se retrouver dans ce lieu grand et vide pour faire l’amour… et rien que ça…ils ne connaissent rien de leurs vies respectives… Et quand Brando décidera de rompre le charme, l’amour deviendra la mort. On dit que le film a vieilli qu’il est daté …peut être mais dans les années 70 ce fut un coup de poing, une émotion, une révélation. Aujourd’hui encore je ne peux pas emprunter le pont Bir Hakeim à Paris sans penser à cet appartement qui est censé donner juste dans l’axe, sur la rive droite.
Une plaquette de beurre.
Alors bien sûr il y a la célèbre scène de sodomie… il y a des scènes comme ça qu’il faudrait peut-être ne pas tourner, les laisser à la vraie vie, à l’intimité, au secret, parce que sur une pellicule, on ne peut pas forcément tout montrer. Cette sodomie que Bertolucci a imposée à Maria Schneider, ( ses larmes sont réelles) est très forte cinématographiquement, mais bien sûr elle fut tournée en ridicule. Contrairement à ce qu’on croit souvent ce n’est pas cette scène qui a fait basculer la carrière de Maria Schneider, les réalisateurs de l’époque : René Clément, Philippe Gardel, Comencini, Rivette, Daniel Duval ou Antonioni qui l’ont fait tourner ensuite n’ont pas tout à fait les mêmes champs humoristiques que Jean Marie Bigard…
Bien sûr après, elle a refusé tous les rôles qu’on lui proposait dans la veine du tango, mais elle resta longtemps un personnage puissant comme dans « profession reporter »ou « la dérobade »…
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