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Les sentiments laissent peu de traces archéologiques. Des chercheurs anglais se basent toutefois sur les restes d’individus malades ou infirmes, qui n’auraient pu survivre seuls, pour suggérer l’existence de la compassion
Neandertal ressentait-il des émotions? Loin d’être une brute épaisse plus proche du singe que de l’homme, comme il nous l’a été longtemps présenté dans les livres de préhistoire, Homo neanderthalensis pouvait parler. Il enterrait ses morts. Et les objets non utilitaires qu’il réalisait (pendeloques produites à partir de coquillages et d’ossements) attestent de l’existence chez lui d’une pensée symbolique, suggèrent les découvertes de ces dix dernières années. Peut-être même était-il doué de compassion. C’est en tous les cas ce que suggère une nouvelle étude réalisée par des archéologues de l’Université de York et publiée en octobre dans le journal britannique Time and Mind. Dans leurs travaux, les chercheurs se sont efforcés de tracer ledit sentiment à travers le temps: depuis les premiers hominines jusqu’à nous, les hommes modernes.
«Lorsque nous nous interrogeons sur les comportements associés aux individus des sociétés passées, nous avons tendance à nous focaliser sur leurs mœurs guerrières, synonymes de violence et de cruauté, explique Penny Spikins, principale auteure de l’étude. Mais il est important de souligner que les émotions positives comme la compassion ou le remords ont été des points clés de la réussite évolutive de certaines espèces comme de la nôtre.»
La compassion, dans sa définition la plus stricte, désigne l’état mental dans lequel nous nous trouvons lorsque nous percevons la détresse d’autrui et que nous désirons y remédier. Cette capacité engendre un comportement altruiste pouvant aller jusqu’à la mise en danger de notre propre intégrité physique.
Que savons-nous de la compassion chez les premiers hominines? Pour ainsi dire rien. Pour creuser le sujet, les chercheurs anglais ont recensé de façon la plus exhaustive possible les traces archéologiques témoignant d’individus malades ou infirmes et ne pouvant vraisemblablement pas se débrouiller seuls.
Tel est le cas du «Vieil homme de Shanidar» (–70 000 ans environ, Irak), un néandertalien ayant survécu à de multiples fractures et à une atrophie de son bras droit. L’individu, partiellement aveugle, sourd et ayant par ailleurs des problèmes de locomotion, a continué à vivre pendant 25 à 30 ans dans cet état. A la Sima de los Huesos, en Espagne, les restes d’un enfant Homo heidelbergensis (antérieur à Neandertal) ayant souffert de synostose crânienne précoce ont été retrouvés. Cette soudure des os entraîne un développement anormal du cerveau ainsi qu’une déformation du crâne. L’enfant ayant sans doute été atteint de retard mental handicapant a pourtant vécu entre cinq et huit ans.
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