Lorsqu'ils ont faim, les petits félins domestiques émettent un ronronnement immédiatement reconnu par leur maître.
Les chats domestiques ont mis au point une stratégie de communication étonnante. C'est ce que vient de découvrir la chercheuse britannique Karen McComb. Nos amis à quatre pattes ne miaulent pas frénétiquement comme le chat de Gaston Lagaffe pour réclamer leur pâtée ! Ils sont bien plus subtils : ils émettent un ronronnement spécial pour obtenir de leur maître la nourriture qu'ils désirent .
C'est Pepo qui a permis cette découverte. Pepo est le chat âgé de treize ans de Karen McComb, biologiste spécialiste de la communication vocale des mammifères à l'université du Sussex à Brighton (Royaume-Uni). Depuis 2003, elle avait remarqué que Pepo était capable de produire plusieurs types de ronronnements, dont un particulièrement désagréable pour l'oreille humaine, lorsqu'il avait faim et réclamait à manger. Elle décide alors d'en savoir plus.
La biologiste enregistre d'abord les ronronnements de chats nageant dans le contentement et ceux de matous affamés. Puis elle choisit des cobayes humains et leur passe les bandes enregistrées. Résultat : 80 % des sujets reconnaissent ce ronronnement spécifique et lui associent un caractère «d'appel urgent» .
Noyé au milieu des fréquences étonnamment graves du ronron de base, la chercheuse a découvert un pic de fréquence élevé (1 090 hertz), «ressemblant plus à un pleur ou un miaulement» et qui lui donne cette signature sonore si reconnaissable. L'équipe de chercheurs a resynthétisé ce ronron d'un nouveau genre, en lui ôtant le pic pleurnichard : il n'est plus alors perçu comme une demande urgente et insistante…
Un instinct parental
Mais au fait, comment les chats font-ils pour produire des sons ? Pour miauler c'est facile, le chat fait comme tout mammifère, il inspire un grand coup et à l'expiration, il fait entrer en résonance la colonne d'air au passage des cordes vocales, en alternant ouverture et fermeture de ces clapets sonores, à grande vitesse. Miaulements, feulements, crachements au programme.
Mais pour ronronner c'est une autre paire de manches : dans la nature, les seuls animaux capables d'émettre des sons très graves contenus dans ces ronronnements sont les éléphants et à un moindre degré les grands félins prédateurs. Ils ont de grosses cordes vocales et des voies aériennes larges. Tout le contraire des matous, qui ne disposent que de minuscules cordes vocales et des voies aériennes de faible volume.
Mais les chats ont un truc : ils sont capables d'utiliser certains muscles du cou, dont les extrémités tendineuses sont attachées au larynx, pour tordre et écarter au maximum leurs cordes vocales… et ronronner !
Ce «ronronnement de sollicitation», qui ressemble aux pleurs d'un bébé, déclenche chez l'être humain un instinct parental qui permet souvent au félidé de parvenir à ses fins (obtenir à manger), sans risquer d'énerver son maître par un miaulement en bonne et due forme. Mais attention, seuls les chats vivant seuls avec un maître y ont recours. Les chats vivant en famille sont obligés de recourir aux bons vieux miaulements pour se faire entendre.
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