jeudi 11 février 2010

Certains rétrovirus inhibe nos défenses.

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Les cancers sont des maladies multifactorielles et il est souvent difficile d’associer un facteur déterminé avec tel ou tel type de tumeurs. Les médecins ont néanmoins identifié quelques processus pouvant dégénérer en cancer, c’est le cas de certaines infections causées par des virus ‘cancer du col pour le papillomavirus ou le virus Epstein-Barr (EBV) pour la maladie de Hodgkin) ou des rétrovirus. On connaît de nombreux rétrovirus oncogéniques associés à des pathologies animales. Chez l'homme deux rétrovirus, nommés HTLV et XMRV, ont été associés à un type de leucémie et au cancer de la prostate.

Les rétrovirus diffèrent des virus par leur équipement génétique. Leur génome est constitué d'ARN. Ils ont la particularité de posséder une enzyme qui permet de synthétiser, à partir de cet ARN viral, une molécule d'ADN capable de s'intégrer dans l'ADN de la cellule hôte. Ils utilisent ensuite la machinerie cellulaire pour se répliquer. Le VIH notamment est un rétrovirus. Les rétrovirus oncogéniques sont des virus qui sont à l'origine de cancers.

Les chercheurs du CNRS, à l'Institut Gustave Roussy, ont travaillé sur la capacité qu'ont les rétrovirus à se propager et à persister chez leurs hôtes, en échappant au système immunitaire. D’après leurs travaux publiés dans les Proceedings of the National Academy of Sciences, la clé de cette capacité est une protéine membranaire. Cette protéine a d'abord un rôle « mécanique » essentiel : elle induit la fusion des particules virales avec la membrane de la cellule cible, leur permettant ainsi d'y pénétrer.

Les chercheurs ont montré que cette protéine d'enveloppe a un second rôle, tout aussi indispensable à la propagation du virus dans l'organisme : elle est immunosuppressive, c'est-à-dire qu'elle inhibe la réponse immunitaire de l'hôte, ce qui permet au rétrovirus de se propager sans rencontrer de résistance. De part son rôle central, cette protéine devient une cible privilégiée dans la conception de nouvelles stratégies thérapeutiques antirétrovirales, y compris de vaccins.

Les résultats obtenus par ces chercheurs permettent de s'engager sur cette piste. Ils ont réalisé des mutations ponctuelles ciblées de la protéine d'enveloppe permettant d'abroger sa capacité à inhiber le système immunitaire : comme on pouvait l'espérer, celui-ci réagit alors beaucoup plus efficacement qu'avec la protéine non mutée, produisant de nombreux anticorps et une immunité cellulaire antivirale. C'est en travaillant sur la base de cette protéine mutée que l'on devrait pouvoir élaborer de futurs vaccins.

J.I.
Sciences-et-Avenir.com



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