jeudi 7 janvier 2010

Plus de signature pour un label Finlandais.

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Tentative de chantage pour faire plier la classe politique ou véritable cri d'alarme sur une situation désormais intenable ? La maison de disquefinlandaise Lion Music a annoncé sur son site Internet qu'elle ne signerait plus aucun contrat avec de nouveaux talents tant que les politiques n'auront pas mis fin une fois pour toute au piratage. Le téléchargement illégal est en train de tuer la musique, et Torrentfreak rapporte que le label a réussi à obtenir le soutien des artistes produits pour relayer le message.
Dans un message à destination des chanteurs et musiciens en herbe, Lion Music explique "ne plus être en mesure de signer avec de nouveaux artistes. Les démos envoyées ne seront plus examinées. Nous n'allons plus écouter vos fichiers MP3 ou visiter vos sites web et nous n'allons pas davantage répondre à vos questions relatives à la sortie d'un album". Pour le label, "le partage illégal sur Internet est en train de tuer la musique indépendante. Nous sommes navrés de cette situation, mais nous sommes sûrs que vous êtes conscients de ce qui se passe".
"Notre nouvelle politique ne changera pas tant que nos personnalités politiques n'auront pas arrêté tous ces sites P2P. Le partage illégal de fichiers n'est pas seulement une question de voler de l'argent aux majors les plus riches. C'est aussi une menace mortelle de la musique indépendante en empêchant de nombreux grands artistes d'avoir une chance de sortir des albums et de se lancer dans une carrière musicale. Même lorsqu'il s'agit d'un emploi à temps partiel" poursuit le label.
Et d'avertir que "la prochaine fois que vous vous rendrez sur Internet pour télécharger gratuitement un album, pensez s'il-vous-plaît à l'impact que cela engendre sur les artistes - aimeriez-vous qu'on rentre chez vous pour vous voler votre salaire ?".
Pourtant, de nombreuses études contredisent justement ce lien de causalité entre hausse du piratage et chute des ventes musicales. Ce serait même tout l'inverse à en croire de nombreuses études publiées sur ce sujet. Citons ainsi une étude commandée par le gouvernement néerlandais l'année dernière, affirmant que "les effets du partage de fichiers et du téléchargement gratuit seraient globalement positifs pour la société".
De façon générale donc, les téléchargeurs sont aussi les plus gros consommateurs, à la différence des internautes qui ne fréquentent jamais les réseaux de peer-to-peer. Grâce à cette technologie, la bibliothèque musicale d'un passionné augmente considérablement, lui permettant de découvrir des artistes et des styles de tous les horizons, et de soutenir les artistes qui lui ont vraiment plu. De toute façon, si le P2P n'existait pas, une grande majoritén'irait pas pour autant se ruer dans une boutique pour consommer "frénétiquement".
Si les ventes de CD se cassent la figure, ce n'est donc pas tant la faute du piratage que du manque d'anticipation des maison de disque ou de leur frilosité à dématérialiser leurs contenus sur Internet. Légitimement, celles-ci s'inquiétaient de laisser leur musique sans surveillance sur le réseau qui, soi-disant, leur faisait tellement de tort. Or, en faisant le pari malheureux de contrôler la musique à travers les DRM, les fameuses mesures techniques de protection, l'industrie musicale a réussi le tour de force à se plomber encore plus. Car il faut bien le dire, les DRM sont un des principaux échecs technologiques de la décennie passée.
Comme le fait remarquer Torrentfreak, même à supposer que le piratage ait effectivement un effet négatif sur l'industrie musicale, il n'est pas certain que Lion Music améliore une situation probablement difficile en tenant un tel discours, en culpabilisant les fans et en s'aliénant les nouveaux artistes. Sur le terrain politique, les choses s'annoncent plus compliquées avec l'officialisation du Parti pirate finlandais en août dernier, accéléré grâce au succès récent du Parti pirate en Suède et au Parlement européen.
Et pendant ce temps-là, le label Thorny Bleeder Records mise sur le partage de fichiers, en lançant un second album librement téléchargeable, Entitled Thorny 2, où plusieurs artistes canadiens ont participé (lien surMininova).



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