mercredi 27 janvier 2010

Les points communs des Chauves-souris et dauphins.

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Pour repérer leurs proies, certaines espèces de chauves-souris et de cétacés à dents -comme les dauphins- utilisent l’écholocation. Que des animaux si différents partagent un trait commun n’est pas rare: les éléphants comme les morses ont des défenses. En revanche, que cette évolution se fasse de la même façon, à partir des mêmes mutations génétiques, est beaucoup plus étonnant: c’est pourtant ce qu’affirment deux équipes indépendantes de biologistes qui ont comparé les chauves-souris et les odontocètes (cétacés à dents).

Ces chercheurs se sont concentrés sur une protéine, la prestine, présente chez tous les mammifères. Située sur les cellules cillées externes de la cochlée, dans l’oreille interne, cette protéine joue un rôle d’amplificateur des ondes sonores (en particulier des hautes fréquences), grâce aux vibrations qu’elle provoque. De précédents travaux ont montré que cette protéine est similaire chez les différents groupes de chauves-souris qui utilisent l’écholocation.

Allant plus loin, l’équipe sino-britannique de Stephen Rossiter (University of London, GB) et l’équipe sino-américaine de Jianzhi Zhang (University of Michigan, E-U) ont comparé la prestine des chauves-souris et celle de différents cétacés.

En construisant des arbres phylogénétiques uniquement basés sur l’évolution de la prestine (et non sur les autres caractéristiques de ces mammifères), les deux équipes ont abouti à des rapprochements surprenants. Chauves-souris et dauphins doués pour l’écholocation devenaient cousins, formant un groupe évolutif cohérent.

Les chercheurs, qui publient ces résultats aujourd’hui dans la revue Current Biology, en déduisent que la prestine a évolué de la même façon chez les odontocètes et les chiroptères équipés d’un sonar. Il s’agirait d’un exemple inédit d’évolution convergente au niveau moléculaire dans deux groupes éloignés. Reste à bien comprendre le rôle de cette protéine dans l’écholocation –plus précisément dans la réception des sons- pour confirmer ce cas atypique. Pour l’émission des ondes, en revanche, les mammifères ailés et les mammifères marins utilisent des techniques différentes.

Cécile Dumas
Sciences-et-Avenir.com



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