vendredi 8 janvier 2010

Les pharaons avaient un maquillage protecteur.

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C’est l’un des motifs répétés et marquants des portraits des anciens Egyptiens: le sourcil est dessiné et le contour des yeux souligné de noir, les deux se prolongeant en parallèle sur la tempe. Ce maquillage, en plus de l’effet esthétique, avait des vertus médicinales que des chimistes français ont enfin élucidées.

Les fards utilisés il y a 4.000 ans en Egypte contenaient du plomb, plutôt synonyme d’empoisonnement. Pourtant, les écrits des médecins grecs et romains affirmaient que ces produits d’apparat étaient bénéfiques pour les yeux.

L’équipe coordonnée par Christian Amatore, regroupant des chercheurs du CNRS, de l’Université Pierre et Marie Curie (Paris) et de l’Ecole normale supérieure, ont analysé l’effet d’un chlorure de plomb présent dans les fards égyptiens, la laurionite (1), sur une cellule de la peau (kératinocyte). Grâce à un dispositif ultra miniaturisé d’analyse électrochimique, ces chimistes ont pu observer que de très petites quantités de laurionite sur la cellule déclenchaient la production de monoxyde d’azote (NO).

Impliqué dans divers processus physiologique, le monoxyde d’azote est notamment connu pour son action vasodilatatrice. Il faciliterait ainsi le passage des macrophages, les soldats envoyés en première ligne pour lutter contre les infections, à travers les parois des vaisseaux sanguins.

Au lieu d’être toxiques, les faibles teneurs en plomb des fards égyptiens protégeaient donc les yeux des infections bactériennes, concluent les chimistes, associés à des chercheurs du Centre de recherche et de restauration des musées de France. Le liquide lacrymal d’un œil ourlé de noir était enrichi en ions plomb Pb2+, précisent Amatore et ses collègues, créant un milieu offensif contre les microorganismes.

Ces travaux sont publiés par la revue Analytical Chemistry (datée du 15 janvier 2010).

C.D.
Sciences-et-Avenir.com


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