Des outils vieux comme le monde

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En une année et sans le savoir un habitant d'un village de l'Hérault a fait accélérer les travaux des paléontologues français. Il a permis de mettre au jour des objets fabriqués par l'homme il y a 1,57 million d'années. Cette découverte « majeure » faite par inadvertance repousse à 200 000 ans plus tôt la présence attestée des hominidés en Europe.

Chats et chiens

À l'origine de la découverte qui permet de mieux comprendre le peuplement de l'Europe, Jean Rouvier, un habitant de Nizas (34). Ce dernier a récolté il y a une quinzaine d'années un lot d'os et de dents de mammifères sur la carrière de basalte de Lézignan-la-Cèbe (34). Au début de l'été 2008, il en parle par hasard à Jérôme Ivorra, un chercheur du laboratoire d'archéologie des sociétés méditerranéennes, une structure qui dépend du CNRS.
En examinant le site où les premiers os ont été exhumés, les scientifiques en trouvent d'autres : des dents de bovidés, de cervidés ainsi que des restes d'un grand nombre d'équidés. Des recherches ont fait aussi apparaître des ossements d'animaux carnivores apparentés aux chiens et aux chats. Mais le plus important reste la vingtaine d'outils enfouis à une dizaine de mètres sous la surface de la couche basaltique.

Outils percuteurs

Des outils qui selon les chercheurs « portent des traces d'utilisation pouvant faire office de percuteur ». À l'aide d'un travail de datation, les scientifiques ont pu déterminer l'âge des instruments : 1, 57 millions d'années. L'existence de tels objets humains « est un fait rarissime en Europe à cette époque », estiment les paléontologues. Conséquence : le nouveau site de Lézignan-la-Cèbe est considéré plus ancien que celui d'Atapuerca, en Espagne, vieux de 1,2 million d'années. Il faut rappeler que les premiers fabricants d'outils apparaissent en Afrique de l'Est il y a 2,5 millions d'années. Et le peuplement de la Transcaucasie, région tampon entre l'Europe orientale et la Mésopotamie, remonte à 1,8 millions d'années. Les futures investigations de Lézignan-la-Cèbe serviront à préciser le contexte de ces mouvements de population, à comprendre les premières migrations et à déterminer la nature de cette occupation humaine dite de plein air.

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