Tandis que les nourrissons français ont la voix qui monte, celle des petits allemands va de l'aigu vers le grave, révèle une étude publiée jeudi par une équipe franco-allemande.
Il y a des chercheurs qui ont vraiment du courage. Ceux du laboratoire des sciences cognitives de l'Ecole normale supérieure de Paris en font partie. Avec leurs homologues allemands de l'université de Würzburg, ils ont écouté pendant plus de 20 heures les cris de 60 bébés français et allemands âgés de trois à six jours. Sans bouchons anti-bruit. Mais le jeu en vaut la chandelle : les courageux scientifiques ont réussi à prouver que les nouveaux-nés français crient différemment de leurs petits camarades d'outre-Rhin, comme le prouve cet enregistrement de la BBC.L'explication de ce phénomène est simple : les fœtus sont des auditeurs attentifs pendant le dernier tiers de la grossesse, l'ouïe étant le premier des sens à se développer chez eux. Ils peuvent donc percevoir les intonations vocales de leur mère, qu'ils vont ensuite reproduire une fois venus au monde.
Conclusions inédites
Résultat : les bébés français ont la voix qui monte vers les aigus, tandis que les cris des bébés allemands vont vers les graves. Comme le constate Angela Friederici, l'un des auteurs de l'étude parue sur le sujet dans la revue scientifique Current Biology, les mots en français «sont accentués à la fin, si bien que la mélodie est ascendante, tandis que c'est généralement l'inverse en allemand». Ainsi, c'est la première syllabe de «papa» qui porte l'accent tonique en allemand, contrairement au français.Les conclusions de cette étude des nouveaux-nés sont inédites. Jusqu'ici, les chercheurs pensaient que les cris des nourrissons humains étaient uniquement déterminés, comme chez les bébés chimpanzés, par l'augmentation et la diminution de la pression dans le système respiratoire. Il n'en est donc rien.
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