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Jacky Coquerel retrousse son pantalon et dévoile une longue cicatrice sur son genou gauche. Une cicatrice qui n’aurait jamais dû orner sa jambe. Tout simplement parce qu’un chirurgien s’est trompé de côté, il y a deux ans, en l’opérant... Depuis, ce Nîmois de 47 ans au chômage, père de deux enfants - « bientôt trois, ma femme est enceinte » - porte un contentieux contre l’hôpital d’Orange devant le tribunal administratif de Nîmes. Lui qui se déplace péniblement avec une canne - il souffre d’un syndrome rotulien et perçoit une pension d’invalidité depuis 2000 - attend toujours réparation, un dédommagement pour le préjudice subi (esthétique, physique, psychologique), bien au-delà en tout cas de la somme que l’établissement serait prêt à lui verser.
« Je
suis rentré le 23 mai 2007 à l’hôpital d’Orange pour me faire opérer du genou droit le matin-même, raconte-t-il. Il était prévu que soit réalisée une transposition tibiale.
Mais quand je me suis réveillé à 13 heures, j’ai constaté que j’avais en fait été opéré du genou gauche. Le chirurgien s’était trompé de jambe ! J’ai paniqué. » Le praticien reconnaît sa faute : il a ouvert le genou gauche par méprise mais a interrompu son geste chirurgical en butant sur une vis, posée lors d’une ancienne opération, 20 ans plus tôt, pour la même pathologie. Et compris à ce moment-là, forcément, son erreur.
Jacky Coquerel est furieux mais accepte cependant de rester deux jours de plus à l’hôpital pour que l’intervention prévue soit enfin réalisée.
« A ma sortie, je me suis retrouvé avec deux genoux en vrac, se souvient-il.
Pendant trois mois, j’ai dormi sur le canapé parce que je ne pouvais pas monter l’escalier qui conduisait à ma chambre et, d’ailleurs, on a déménagé depuis. »
En août 2007, l’hôpital d’Orange tente un arrangement à l’amiable et, selon les termes d’un document de l’époque, propose royalement
« 800 € à M. Coquerel à titre de réparation de l’entier préjudice subi »... Scandalisé par la modicité de la somme, Jacky Coquerel décide d’attaquer l’établissement public devant la justice administrative. Depuis, malgré deux expertises qui, si elles établissent sans ambiguïté l’erreur médicale, relativisent la portée des séquelles physiques, Jacky Coquerel persiste dans la menée du contentieux. Car il soutient que ce genou opéré par erreur le handicape, le déprime, le fait souffrir au quotidien :
« Je dois prendre des médicaments antidouleur et des anti-inflammatoires tous les jours, ce qui détraque mon organisme. »
Aujourd’hui, alors que la procédure est toujours en cours devant le tribunal administratif de Nîmes, il réclame 50 000 € à l’hôpital.
Richard BOUDES
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