samedi 7 novembre 2009

Environnement de Ardipithecus ramidus.

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L’environnement semi-boisé d’Ardipithecus ramidus, un hominidé vieux de 4,4 millions d’années

La revue Science a publié il y a quelques semaines un numéro spécial contenant onze articles consacrés à Ardipithecus ramidus, un hominidé femelle de 4.4 millions d’années trouvé en Ethiopie en 1994. Dix-sept années de recherches ont été nécessaires à la cinquantaine de chercheurs ayant participé au Middle Awash research project. Des scientifiques du Centre européen de recherche et d’enseignement en géoscience de l’environnement (CNRS/Université Aix-Marseille 3) et du Centre de bio-archéologie et d’écologie (CNRS/Université Montpellier 2) ont notamment participé à ces travaux dont les résultats paléo-anthropologiques ouvrent un nouveau chapitre sur la connaissance de l'évolution des hominidés et leur environnement.

Les études ont porté sur plus de 150 000 spécimens fossilisés d’animaux, de plantes et d’échantillons géologiques et isotopiques provenant de plusieurs localités du site d’Aramis dans la vallée moyenne de la rivière Awash. Les résultats fournissent des informations sur une période de temps peu connue, qui se situe un million d’années avant Lucy, plus proche donc de la divergence entre la lignée humaine et celle des chimpanzés.
Les travaux réalisés par les équipes françaises ont porté sur les reconstructions des paléo-végétations de cet hominidé à l’aide de l’analyse des pollens, des restes végétaux fossiles (graines et bois) ainsi que des particules siliceuses d’origine végétale (phytolithes). Ces découvertes montrent que cet hominidé a vécu dans un environnement végétal semi-ouvert, où herbes et arbres coexistaient, y compris des palmiers. D’après l’étude des phytolithes, l’abondance des arbres est estimée entre 40 et 65%, ce qui s’accorde bien avec les caractéristiques morphologiques des pieds, du bassin et des mains indiquant qu’Ardipithecus ramidus avait une locomotion tantôt arboricole, tantôt bipède… Parmi les arbres identifiés, le genre Celtis - auquel appartient le micocoulier méditerranéen et possédant un feuillage caduque - indique un climat  saisonnier. Il est associé à des palmiers et des figuiers. Les recherches sur les bois fossilisés sont en cours pour permettre une meilleure caractérisation de l’environnement d’Ardipithecus ramidus.





  1. Localisation du site d’Aramis, Vallée moyenne de l’Awash, Ethiopie © Science AAAS 2009. 
  2. Section microscopique transversale  d’un spécimen de bois fossile silicifié attribué au figuier (Ficoxylon sp. ) provenant de la localité ARA-VP-6, échelle 190 microns. 
  3. Fruits et feuilles de Celtis integrifolia, micocoulier méditerranéen © R. Bonnefille 2007.
  4. Image composite du fossile ARA-VP-6/500 qui montre la position approximative des éléments du squelette le plus complet d’un même individu © T.White 2008.
  5. Des milliers de noyaux de 0.5 cm environ ont été préservés dans les paléosols d’Aramis. Ils proviennent du fruit d’une espèce de micocoulier (Celtis sp.) © R. Bonnefille 2007. 
  6. Phytolithe globulaire échinulé d’environ 10 microns produit par les palmiers © D. Barboni 2007.  
  7. Mission de reconnaissance de la Localité 1 du site d’Aramis où fut trouvée une molaire d’enfant d’Ardipithecus ramidus © T. White 1993. 
  8. De nombreux fragments de fois silicifié de 3 à 4 cm ont été retrouvés dans plusieurs des localités du site d’Aramis © T.White 2008.



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