Obama n'est plus magique
Obama peut perdre. Il a pris une « gifle », une « leçon » et un « coup à son prestige » s’échauffent ce samedi les médias américains, après l’aller-retour malheureux du président à Copenhague, pour défendre la candidature de Chicago aux JO 2016. Le bilan du voyage ? Dix huit heures d’avion, quatre heures passées à Copenhague et Chicago éliminée dès le premier tour, avec 18 voix sur 94. Dans un de ses discours passionnés au CIO vendredi matin, Barack Obama avait placé Chicago au firmament de ses « rêves » d’un monde où toutes les races et les couleurs se mélangent. Michelle Obama, arrivée dès mercredi à Copenhague pour trois jours de lobbying olympique, avait invoqué son père, atteint d’une sclérose en plaques, qui aurait été si fier de voir les Jeux dans sa ville. En pure perte. Les Dieux de l’Olympe sont restés totalement insensibles au charme des Obama.« Il est venu, il a parlé… et il a terminé bon dernier » résume USA Today : « Les 20 heures de balade du président Obama à Copenhague ne lui vaudront pas une médaille d’or en diplomatie».
Parmi les Républicains, la défaite de Chicago inspire un vrai feu d’artifice de sarcasmes : « Je suppose que la plupart des Américains préfèreraient voir Obama dans le rôle du président plutôt que dans celui de chef de la Chambre de commerce de l’Illinois » (Mark McKinnon, consultant républicain).
« Il (Obama) se prend pour le roi Midas, il croit que tout ce qu’il touche se transformera en or » (Pete Koekstra, Représentant du Michigan).
Et Newt Gingrich, ancien président de la chambre des représentants, passé à l’attaque sur Twitter : « Le président Obama n’a pas réussi à gagner les JO tandis que le chômage monte à 9,8%. L’Iran continue son programme nucléaire. L’Amérique a besoin d’un leader plus concentré».
«Du temps du Président Eisenhower, les Présidents des Etats-Unis ne se déplaçaient qu’une fois la victoire assurée ».
A la Maison Blanche, on plaide qu’il vaut toujours mieux se battre que se déclarer vaincu d’avance. Si Obama n’avait pas le voyage à Copenhague, on l’aurait aussi accusé : le président brésilien y était, le Roi d’Espagne et le Premier ministre japonais également: Chicago éliminée sans qu’Obama ne se déplace, cela aurait été aussi de sa faute.
C’est vrai, mais ça n’empêche que la magie Obama a raté son coup. A Copenhague, c’est aussi le président « en campagne » perpétuelle, l’omniprésident des talk-shows et des couvertures de Men’s Health, qui a touché ses limites, analyse Jay Cost, sur le site RealClearPolitics: « Si ce président continue à se mêler de toutes les moindres petites choses, comme il l’a fait avec cette bourde olympique- il va finir par fatiguer le pays ».
Les plus féroces espèrent que l’épisode de Copenhague aura au moins servi de leçon à Obama et ses conseillers. Son apparition «à la façon d’une rock star » ne suffit pas à retourner le monde, écrit ce samedi le Wall Street Journal. «En politique internationale, les intérêts l’emportent sur le charme ou la sympathie, poursuit le WSJ. Mieux vaut avoir révisé cette leçon dans une bataille pour un événement sportif plutôt que sur les missiles nucléaires ».
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