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Des scientifiques de l'Université de l'Utah ont développé un gel vaginal microbicide pour protéger les femmes contre le virus du SIDA notamment dans les pays pauvres et en Afrique. Agissant comme un "préservatif moléculaire", il piège le virus du SIDA dans un filet microscopique, empêchant les particules virales d'infecter les cellules vaginales.
Selon l'Organisation Mondiale de la Santé et l'UNAIDS, le programme des Nations Unis sur le VIH/SIDA, 33 millions de personnes vivaient avec le VIH en 2007. La même année, environ 2.7 millions de personnes étaient infectées, et 2.0 millions de personnes décédaient du SIDA, dont 270.000 enfants. C'est en Afrique sub-saharienne que l'on trouve les deux tiers des infections par le VIH.
Actuellement, la seule méthode contraceptive contrôlée par les femmes est le préservatif féminin. Constitué d'une gaine en polyuréthane transparent, il se place à l'intérieur du vagin, avant le rapport sexuel. Il tapisse les parois du vagin et fournit une protection contre la grossesse et les infections sexuellement transmissibles. Dans certains pays, pour des raisons culturelles ou socio-économiques, il est souvent difficile pour les femmes de discuter de contraception avec leur partenaire. De plus, certains hommes refusent d'utiliser des préservatifs. Le préservatif féminin donne aux femmes le pouvoir de contrôler elles-mêmes leur protection. Aujourd'hui, il n'existe pas encore de gel vaginal protégeant de l'infection par le virus du SIDA.
"L'une des premières étapes de l'infection par le VIH est la diffusion du virus à partir du sperme vers le tissu vaginal. Nous voulions arrêter cette étape. Nous avons donc conçu un gel vaginal qui empêche le mouvement du virus du SIDA", explique Patrick Kiser professeur agrégé en Bio-ingénierie, à l'"University of Utah's College of Engineering". Le nouveau gel vaginal est unique car il possède la particularité de détecter la présence de sperme et de fournir une barrière protectrice entre le tissu vaginal et le VIH. Le gel vaginal peut être appliqué quelques heures avant une relation sexuelle, ajoute Julie Jay, auteur de l'étude, et candidate au doctorat en chimie pharmaceutique à l'University de l'Utah".
Patrick Kiser explique que le nouveau gel "moléculaire" change de viscosité selon le pH à l'intérieur du vagin. En absence de rapport sexuel, le pH du vagin est acide (environ 4.8). En contact avec du sperme, le pH du vagin augmente (environ 7.6) et devient moins acide. A ce moment là, le gel devient semi-solide et forme un réseau de molécules se liant entre elles, composé de polymères d' acide phenyboronique (PBA) et d'acide salicylhydroxamique (SHAM). Le réseau ainsi créé possède des mailles de 30 à 50 nanomètres de large, qui permettent de ralentir à l'intérieur du gel les particules virales qui ont une taille plus importante. Le VIH, qui a une largeur de 100 nanomètres, reste bloqué sur place. Les chercheurs ont également montré que les protéines de surface du virus interagissaient avec les polymères. Après le rapport sexuel, le vagin redevient acide et le gel redevient liquide. Pour éviter toute infection par des particules virales résiduelles qui seraient libérées, les chercheurs prévoient d'associer un médicament antiviral à l'intérieur du gel pour bloquer la réplication virale.
Selon les auteurs de l'étude, des études cliniques pourraient démarrer d'ici trois à cinq ans, mais ils ne prévoient pas une mise sur le marché avant plusieurs années.
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