jeudi 13 août 2009

Les momies Incas nous parlent.


source.





Les trois momies d’enfants congelées du Mont Huyaco découvertes par Johan Reinhardt


Johan Reinhardt avait déjà découvert en 1985 une momie congelée sur le mont Ampato au Pérou. Dans son ouvrage The Ice Maiden: les momies incas, les dieux des montagnes, et des sites sacrés dans les Andes, publié par National Geographic Books, les montagnes ont un rôle capital pour contrôler les phénomènes météorologiques. C’est au Mont Huyaco entre le Chili et l’Argentine qu’il découvre trois momies d’enfants qui ont servi d’offrandes, dont une frappée par la foudre mais intacte. Deux de ces momies ont un lien de parenté. Dans le reportage, différents archéologues font allusion aux momies qui sont "des capsules témoins qui nous font remonter le temps, elles transmettent des infos que seul le corps humain détient".

L’archéologue Guillermo Cock fait parler les momies incas du bidonville Tupac Amaru à Lima


Lors de travaux Avenue Javier Prado dans le bidonville Tupac Amaru de Lima, l’archéologue péruvien Guillermo Cock, a découvert une extension inattendue du cimetière inca de Purucucho, connu lors de fouilles entre 1999 et 2001. 475 nouvelles momies ont été découvertes en plus des 1836 connues lors des fouilles précédentes, parmi les 10 000 qui auraient été enfouies. Guillermo Cock, de l’Université Catholique de Lima, était associé à Elena Goycochea pour ces travaux.


Les historiens espagnols "révisionnistes" et la bataille de Lima en 1536


Les travaux ont permis la découverte du crâne du premier guerrier inca, retrouvé tué d’une balle d’arquebuse, et de guerriers de l’empire tués par des instruments de guerre de tribus d’indiens, alliés des conquistadores, lors du siège de Lima, comme les Chachapoyas, par exemple. Contrairement à ce que racontait l’histoire officielle, ce n’est pas une poignée de soldats espagnols de Francisco Pizarro qui ont arrêté les Incas. C’est plus les tribus alliées soulevées contre les Fils du Soleil. Mais ce reportage n’a pas rapporté cet évènement archéologique qui prouve que l’histoire a été réécrite par des chroniqueurs peu scrupuleux.

Autre découverte intéressante, les corps ne furent pas retrouvés enveloppés et recroquevillés dans un suaire inca, le fardo, comme c’était la tradition entre 1480 et 1535. Les hommes, momifiés naturellement à cause du climat et du contexte géologique, dont l’âge oscillait entre 18 et 22 ans, moururent en 1536, année où Manco Inca Yupanqui se rebella contre Francisco Pizarro.

Des coquillages et des tissus plus précieux que l’or


52 Incas issus de la noblesse furent ensevelis selon leur rang et dans une position fœtale, à sept mètres de profondeur, avec un matériel funéraire dont des coiffures de plumes d’oiseaux exotiques, de coquillages (spondilus d’Equateur dont la valeur était supérieure à l’or, comme certains tissus), et de céramiques. Leur fardo était orienté vers le nord est, face au soleil levant.
Des momies avec des falsas cabezas, des fausses têtes et fait étrange qui n’avait était constaté qu’une fois jusqu’alors chez les Incas, avec des "fausses têtes" des "falsas cabezas"

Une mortalité infantile importante due à des parasitoses intestinales


"Un nombre disproportionné de sépultures d’enfants témoigne que 45 à 48% des habitants de la zone côtière n’arrivait pas à l’adolescence. L’hypothèse de mort par dénutrition n’a pas été retenue, parce qu’à l’arrivée des Espagnols, l’agriculture produisait même des excédents. En revanche des analyses en laboratoire permettent d’affirmer que ces enfants étaient atteints de parasitoses intestinales (Amibes, Giardia, Ascaris...)" selon Guillermo Cock.

Les momies pouvaient être disposées par strate après des offrandes rituelles, dont certaines brûlées. La mixité sociale était la règle, comme l’attestent la richesse de certaines offrandes. Des momies pré –incas et d’autres postérieures à la colonisation espagnole ont été également retrouvées. Mais les fouilles ont dû être terminées à la hâte avant de conduire des travaux de voiries, de terrassement, et d’équipement!

Peter Frost et Alfredo Valencia à Vilcabamba, le dernier refuge connu des Incas


Peter Frost et Alfredo Valencia présentent la mythique Vilcabamba, la cité que cherchait Hiram Bingham quand il découvrit le Machu Picchu en 1911. Nous voila "hélitroyés" vers le cerro Victoria. (Le cerro est un sommet de montagne où résident les Apus, puissances tutélaires.) La caméra de National Geographic survole sans commentaire le site archéologique de Choquequirao, le nouveau Machu Picchu, dont les fouilles ne sont pas financées par National Geographic mais par la France notamment. Fouilles dirigées par Patrice Lecoq, directeur scientifique (français) du Projet Choqe’k iraw.

La voix off mentionne juste de "possibles communications" entre Vilcabamba et Choquequirao. Comme quoi le National Geographic met surtout en valeur les projets qu’il finance. Ce qui n’a rien d’étonnant.

Ce long détour n’a d’autre objectif que de nous dire qu’il n’y a pa de momies retrouvées intactes à Vilcabamba, et que le site a été pillé depuis longtemps. Rien de très visuel pour une caméra, si ce n’est de rencontrer de visu le célèbre Peter Frost, un acteur majeur de la recherche archéologique. Et de deviser sur les pilleurs de tombes et le commerce international occulte.


La restauration actuelle des cultures en terrasse irriguées par la fonte des glaciers


Un documentaire très intéressant aux images de qualité qui finira en DVD National Geographic, qui donne néanmoins les derniers éclairages sur les récentes découvertes concernant les momies incas. Pour remplir les 52 minutes, quelques banalités sur l’empire Inca, cent fois entendues, mais une parenthèse doit retenir notre attention. Outre les courriers qui transmettaient d’un bout à l’autre de l’empire sur des chemins incas les informations nécessaires au gouvernement, une aparté instructive: des paysans remettant en activité des cultures en terrasses ou Andenes, alimentées par l’eau des glaciers qui fondent, comme lors du dernier réchauffement climatique.

Le réchauffement climatique coincide avec l’apogée de l’empire Inca comme l’indiquent les brillants travaux d’Alex Chepstow-Lusty, membre de l’Institut français d’études andines. (Présentés sur Obiwi par ailleurs).
Les civilisations précolombiennes durent s’adapter au changement climatique, mourir ou être conquises à leur tour.
Cette adaptation remarquable à des conditions climatiques perturbantes est vraiment une leçon à tirer, et un exemple à suivre. Sans relancer le débat sur les "civilisations mortelles", et sur des craintes millénaristes, une civilisation brillante émergea d’une crise profonde et d’une nécessaire adaptation pour la survie même. Le changement climatique fut une chance historique pour ces farouches guerriers. La plus ancienne et brillante civilisation du continent américain, les Mochicas de Caral disparurent ainsi.

L’Empire Inca émergea d’une catastrophe climatique mais ne survécut pas à la dérisoire armée de Francisco Pizarro qui s’imposa en fomentant des guerres civiles, un savoir-faire colonialiste efficace en tout temps et en tous lieux. Comme les Romains contre les Daces.

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