Rôle du monoxyde de carbone dans les réponses de défense de la plante : premiers résultats du projet PIANO
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Rassemblant près de 900 chercheurs du monde entier qui s'intéressent aux interactions entre les plantes et les microorganismes, mais avec des niveaux d'approche différents, allant du moléculaire au finalisé en passant par le cellulaire ou encore le biochimique, le MPMI (XIVe Congrès de l'International Society for Molécular Plant-Microbe Interactions) qui se déroule du 19 au 23 juillet prochains, au centre des congrès de Québec, est l'événement scientifique le plus important au monde dans ce domaine. "C'est l'occasion non seulement d'y présenter un bilan des connaissances récentes mais d'y envisager leur exploitation en termes de nouvelles méthodes de lutte de plantes d'intérêt agronomique contre leurs pathogènes, plus respectueuses de l'environnement. C'est donc un congrès qui traite à la fois de travaux fondamentaux et de développements plus techniques", explique le professeur David Wendehenne qui dirige l'équipe "Signalisation Cellulaire et Moléculaire dans les Réactions de Défense" au sein de l'Unité Mixte de Recherche "Plante-Microbe-Environnement" (INRA/CNRS/Université de Bourgogne).
Ce congrès sera l'occasion pour ce chercheur dijonnais de présider une session dédiée au rôle du monoxyde d'azote, mais aussi de formes actives de l'oxygène, dans les réponses de défense de la plante. "Cette session regroupe huit séminaires, dont l'un sera consacré à la présentation des premiers résultats de PIANO, un projet labellisé par Vitagora et financé par l'ANR, et dont je suis le coordinateur. Celui-ci vise à appréhender et comprendre les mécanismes moléculaires par lesquels le monoxyde d'azote, produit par les plantes, guide la cellule vers une réponse appropriée", rappelle-t-il. Aujourd'hui à mi-parcours, PIANO se déroule plutôt bien puisqu'il compte déjà à son actif 5 articles déjà publiés dans des revues internationales, avec deux autres soumis prochainement, et deux en préparation, dix communications orales, avec celle qui sera présentée au MPMI, dans des colloques et congrès scientifiques, enfin une thèse déjà achevée et soutenue.
Les recherches menées dans le cadre de ce projet ont déjà permis de mettre en évidence un rôle assez inattendu du monoxyde d'azote. "En fait, celui-ci participe à une stratégie de rétention du fer, lors d'interactions avec des microorganismes. Autrement dit, lors d'une infection par un microorganisme, on observe une compétition pour le fer que renferme la plante. Or le monoxyde d'azote met alors en place un processus qui va permettre à la plante de mieux conserver ce fer", indique David Wendehenne qui précise que les chercheurs ne s'attendaient pas du tout à cela. Parallèlement, un nouveau gène, régulé par le monoxyde d'azote et impliqué dans ce processus, a pu être identifié. PIANO aura été également l'occasion de démontrer que le monoxyde d'azote joue un rôle important dans les étapes précoces de la symbiose entre une plante qui s'appelle Medicago truncatula, la luzerne tronquée, et une bactérie, Sinorhizobium meliloti. "Ce dernier résultat a été obtenu par l'équipe que dirige Alain Puppo au sein l'UMR Interactions Plantes/Microorganismes et Santé Végétale (IPMSV) de l'Université de Nice Sophia Antipolis, partenaire du projet PIANO", conclut-il.
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