mardi 7 juillet 2009

Les dangers des cabines de bronzage


source.







En France, en l'espace de 20 ans, le nombre de cas de mélanomes diagnostiqués chaque année a été multiplié par quatre chez les hommes et trois chez les femmes. Et selon une récente expertise britannique, il ne fait nul doute que l'exposition aux rayons ultraviolets (UV) des cabines de bronzage contribue à l'explosion de l'incidence de ce cancer de la peau, particulièrement agressif. C'est la raison pour laquelle l'Académie nationale de médecine française sonne l'alarme : les cabines de bronzage sont dangereuses et les Français doivent enfin en prendre conscience. Pour cela, l'Académie en appelle aux pouvoirs publics, regrettant qu'ils n'aient pas pris en compte ses précédentes alertes.



Il est depuis longtemps établi que les UV de type B abîment le matériel génétique (ADN) des cellules de la peau, favorisant ainsi l'apparition de cancer. De plus, on sait désormais que les UV de type A (ceux qui sont principalement émis par les lampes à bronzer) sont aussi nocifs que les UVB et jouent un rôle déterminant dans le développement des cancers de la peau. Dès lors, s'exposer aux UV, qu'ils soient naturels ou artificiels, constitue un facteur de risque de cancer. Et si s'exposer aux rayonnements du soleil est inévitable, pourquoi cumuler les risques en choisissant de s'exposer à des rayons artificiels ? Les UV artificiels s'ajoutent aux UV du soleil et renforcent leur effet cancérigène.



Le succès des salons de bronzage est largement lié à des lacunes dans l'information délivrée au public : l'idée fausse selon laquelle les cabines UV ne sont pas dangereuses dès lors qu'on les utilise en respectant certaines règles et que l'exposition aux UV artificiels serait même bénéfique est encore trop répandue. C'est d'ailleurs le discours des professionnels : ' Je ne me vois pas comme un vendeur de cancer. En mon âme et conscience, je suis persuadé qu'un bronzage raisonnable est très sain. Notre corps en a besoin, notamment pour la synthèse de vitamine D ' affirme Marc Boutet, Président du Syndicat national des professionnels du bronzage en cabine.

Or d'après l'Académie nationale de médecine, il n'y a pas de bronzage raisonnable : ' toutes les études sérieuses montrent que, bien avant que n'apparaisse la pigmentation attendue par les utilisateurs de cabines UVA, des altérations de la peau sont déjà présentes et, pour certaines, définitives ; en outre, point qui n'est jamais signalé par les gestionnaires des centres de bronzage, la pigmentation obtenue n'aura aucune action protectrice lors des futures expositions au soleil '. Selon un rapport de l'Organisation Mondiale de la Santé, un bronzage acquis en cabine n'a même pas autant d'effet qu'une crème solaire d'indice de protection égal à 2 ou 3.

Concernant la synthèse de vitamine D, une exposition à la lumière du soleil de 15 à 30 minutes par jour suffit pour synthétiser de 50 à 90 % de la dose dont notre organisme à besoin. Une alimentation équilibrée apporte le reste.

La France est un des rares pays doté d'une loi assez stricte encadrant l'utilisation des cabines de bronzage UV (voir ci-dessous). Cependant, les membres de l'Académie nationale de médecine la jugent insuffisante car elle ' laisse croire que, sous réserve d'une stricte observance des recommandations émises par les pouvoirs publics et d'un encadrement de cette activité par un personnel qui n'est formé qu'en quelques heures, l'utilisation des cabines émettant des rayons UV resterait acceptable '. C'est pourquoi les Académiciens réclament une modification de la législation, interdisant la publicité pour les établissements de bronzage, et mettant l'accent sur une meilleure information du public au sujet du véritable danger associé aux UV artificiels. A quand la mention ' bronzer tue ' sur les lits de bronzage ?


BlogBang



Rejoignez la communauté SCIencextrA



SCIencextrA






Bookmark and Share

    Choose :
  • OR
  • To comment
Aucun commentaire:
Write comments