lundi 6 juillet 2009

Le hobbit cet inconnu

juillet 06, 2009

L'identité du mini-hominien de 18 000 ans, découvert en Indonésie, se précise. Mais, sur ses origines, l'énigme demeure.

C'est un SDF. Un sans-domicile-fixe dans la généalogie des hominidés, voire une anomalie. L'intéressé, baptisé par les uns Hobbit, en référence aux petits hommes des romans de Tolkien, qualifié par les autres d'« homme de Flores », l'île d'Indonésie où les paléontologues ont déniché ses ossements en 2003, soulève la controverse quant à sa filiation.

Depuis six ans déjà, le débat fait rage. Autour de sa taille riquiqui (guère plus de 1 mètre) mais dont les caractéristiques se révèlent totalement dissemblables, morphologiquement, de celles des pygmées. Autour, aussi, de son cerveau. Plutôt proche de celui du chimpanzé et du volume d'un pamplemousse, il aurait dû constituer un handicap. Nenni. Les objets retrouvés témoignent de la capacité du Hobbit à façonner ces outils bifaces que d'autres, pourtant crânement mieux lotis, ont su concevoir.

Alors, de qui donc tient ce phénomène ? Daté de quelque 18 000 ans, une époque où Homo sapiens a déjà conquis le monde, l'intrus joue les anachronismes, apparaissant dans l'arbre de l'humanité après la disparition d'Homo erectus et de son cousin néandertalien. En clair, il s'affiche à la mauvaise place. A moins d'être le représentant d'une troisième espèce... Hier marginale, cette thèse gagne du terrain.

Mais la messe n'est pas dite. Aux tenants d'une nouvelle espèce bien plus primitive qu'Homo sapiens s'opposent les partisans du nanisme insulaire. Pour eux, le minus de Flores ne serait qu'un dégénéré atteint de microcéphalie. Pourtant, depuis quelques mois, le clan des irréductibles se lézarde. De récents travaux sur la denture ou le poignet du gêneur confirmeraient la singularité de sa lignée.

Au point de relancer le débat sur le terrain de ses ancêtres. Les pistes sont multiples. L'une évoque même la venue, depuis l'Asie, d'autres hominiens, qui auraient « légué » le Hobbit à la postérité avant de revenir sur leurs pas. Un aller-retour qui bouscule les canons de l'évolution.