Jusqu’à présent, la «cape» d’invisibilité démontrée expérimentalement –en réalité un cylindre- permettant de rendre invisible un objet placé en son centre, ne fonctionnait que dans les micro-ondes. Ces ondes d’environ 3 cm de longueur sont très éloignées des ondes optiques, des millions de fois plus petites.
Les nouvelles expériences menées par deux équipes américaines, l’une de l’Université de Californie (Berkeley)*, l’autre de la Cornell University (Ithaca)**, constituent donc un pas important puisqu’elles ont fonctionné dans des longueurs d’ondes comprises entre 1.000 et 2.000 nanomètres. Cela correspond à la partie du spectre lumineux situé dans l’infrarouge, proche du rouge.
Ces deux équipes ont mis en pratique le dernier concept du physicien britannique de John Pendry, principal théoricien de l’invisibilité par réfraction mise en œuvre avec le cylindre. Il s’agit cette fois d’un tapis permettant de cacher un objet en rendant la ‘bosse’ invisible. En janvier dernier l’équipe de David Smith (Duke University), celle qui a mis au point le cylindre en 2006, avait conçu un tapis fonctionnant dans les micro-ondes. Pour rendre l’objet invisible, il faut que les rayons soient renvoyés par la surface sans subir de distorsion, comme si elles rencontraient un miroir lisse, comme s’il n’y avait pas de bosse.
Pour y parvenir, les équipes de Berkeley et de la Cornell ont mis au point des dispositifs similaires, invisibles à l’œil nu puisqu’ils sont réalisés à l’échelle nanométrique... Un ‘tapis’ formant une petite bosse recouvre un miroir. Ce tapis en silicium est percé de trous afin de modifier l’index de réfraction de ce métamatériau.
Ce dispositif ne peut fonctionner qu’en deux dimensions, c’est l’une de ses limites, et pour la lumière visible il faudra encore trouver un autre matériau. Cependant c’est déjà une avancée importante par rapport au précédent tapis escamotant seulement les micro-ondes.
Sciences-et-Avenir.com
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