La première, GJ581e, est à peine plus massive que la Terre (1,94 masses terrestres). Elle n’est hélas pas très accueillante, car elle orbite tout près de son étoile, en seulement 3,15 jours. La seconde (GJ581d), en revanche, fait figure de gros lot, car elle pourrait bien abriter de vastes océans éclairés par la douce lumière ambrée de son étoile, une naine rouge. Cette pêche miraculeuse, première du genre, a été faite par le célèbre chasseur d’exoplanètes Michel Mayor et son équipe franco-suisse. L’étoile Gliese 581 était déjà bien connue de ces astronomes qui y avaient découvert, en 2005 et 2007, trois planètes : une première d’environ 15 fois la masse de la Terre (l’équivalent de Neptune) et surtout deux autres (GJ581c et déjà GJ581d) de quelques masses terrestres qui tournaient autour de leur étoile en 12,9 et 83 jours.
Ces périodes peuvent sembler courtes, mais dans la mesure où leur étoile est faiblarde – 77 fois moins lumineuse que notre Soleil – cela signifie que ces deux corps sont en bordure de la zone habitable, cette région orbitale qui autorise la présence d’eau liquide : pas trop près de l’étoile, sinon l’eau serait vaporisée, pas trop loin non plus pour que l’eau ne gèle pas. Dans un premier temps, les imaginations s’emballent, mais les modélisateurs d’atmosphère déchantent vite : l’une s’avère trop chaude, l’autre trop froide pour abriter des mares clapotantes. Alors les astronomes reprennent leurs observations avec l’instrument Harps installé sur le télescope de 3,6 mètres à la Silla, au Chili.
Et là, coup de théâtre : une nouvelle planète (GJ581e), pas plus lourde que la Terre, apparaît sur les écrans. Mais les chercheurs ne sont pas au bout de leurs surprises, car de nouveaux calculs font apparaître une erreur dans la période de GJ581d, qui de 83 jours est ramenée à 66,8 jours. Bonne pioche : la planète est désormais en plein milieu de la zone habitable ! « Cette planète de 7 masses terrestres est sans doute constituée d’un peu de roche et de beaucoup de glaces, s’enthousiasme Michel Mayor. Il est probable que sa surface soit recouverte d’eau liquide ». De là à imaginer un monde marin, peuplé de fabuleuses créatures… « C’est possible, mais s’il y a une atmosphère, ce qui reste à démontrer », tempère Michel Mayor.
Sciences-et-Avenir.com
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