vendredi 6 février 2009

Amanda Palmer fait scandale avec une chanson

Dans le morceau intitulé "Oasis", l'artiste américaine
raconte l'histoire d'une jeune fille qui décide d'avorter
après avoir été violée au cours d'une
soirée où elle était sérieusement
éméchée. Et elle s'en moque, car elle a
reçu par la Poste un autographe de son groupe
préféré, Oasis.
       
Seule
la station de radio BBC6, spécialisée dans les musiques
alternatives, a accepté de diffuser cette chanson, mais une
seule fois: dans le cadre d'un long entretien avec la chanteuse
à l'occasion de son passage à Londres.
       
"Quand
je me suis fait avorter, j'ai emmené mon petit ami. On est
arrivés avec une heure d'avance au rendez-vous. A
l'extérieur, il y avait ces emmerdeurs de fondamentalistes
chrétiens. On a essayé de les ignorer": ces paroles ont
valu à l'artiste d'être accusée de banaliser
l'avortement, de tourner en ridicule la religion et de cautionner le
viol.
       
Sur son journal
électronique (blog.amandapalmer.net), la chanteuse se
défend d'avoir voulu choquer ou blesser quiconque mais elle
revendique "la liberté de rire de tout".
       
"J'ai
écrit cette chanson en 2002, sans penser à mal mais juste
en me disant que cette adolescente écervelée existait et
que ce n'était pas un crime d'en parler", écrivait-elle
mercredi, à la veille de son concert londonien.
       
Amanda
Palmer, qui a mimé la chanson dans un clip vidéo,
rappelle que BBC6 est une entité du groupe public BBC qui avait
censuré dans les années 1980 des groupes britanniques
comme les Sex Pistols ou Frankie goes to Hollywood.
       
"Avec
le monopole des canaux de distribution et le retour d'Oasis sur
scène, il ne fallait pas s'attendre à ce que MTV nous
déroule le tapis rouge", admet-elle.
       
Ancienne
chanteuse du duo des Dresden Dolls, originaire de Boston, Amanda Palmer
reste avec sa bande de clowns en bretelles et de poupées
provocantes dans la veine du "cabaret punk brechtien" de ses
débuts en 1990.
       
Refusant
les compromis autant que d'être utilisée comme figure de
proue d'un mouvement engagé, l'artiste espère que le
public s'intéressera au reste de son répertoire,
mélange de compositions et de reprises dans un esprit
poétique et loufoque.
       
Artiste
hors norme, elle a repris la chanson "Amsterdam" de Jacques Brel,
arpentant les rues du quartier de cabarets et de magasins
érotiques Pigalle à Paris, malgré sa
béquille après une fracture.
       
Collants
résille déchirés et tignasse hirsute, elle
enchaîne les concerts. Elle devait se produire au Divan du Monde
à Paris vendredi, puis à Toulouse le 11 février,
avant de visiter plusieurs villes européennes et l'Australie
à la fin du mois.
       
Lors de
son concert à Londres, dans la salle de l'Electric Ballroom de
Camden, la chanteuse a entonné la chanson à l'origine du
scandale sur un ton triste et recueilli, contrairement à la
version originale enjouée, avant de reconnaître au-dessus
de son clavier: "Je ne peux pas le faire comme ça (...) Si on ne
peut plus rire de la noirceur de la vie, c'est que la noirceur a
gagné".
       
Au lendemain du
concert londonien, la chanteuse s'étonnait tout de même de
l'ampleur de "l'affaire Amanda Palmer": "Moi qui croyais que
l'Angleterre était le pays de l'humour noir !"

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