dimanche 23 novembre 2008

Quel est le comble du luxe pour Marie-Anne Chazel


L'actrice retrouve son ex-mari, Christian Clavier, dans l'adaptation du Malade Imaginaire en téléfilm pour France 3. Elle s'y révèle culottée et gaie. Comme dans la vie, où un nouvel homme a pris place.

Le rendez-vous est donné à l’Hôtel de Sers dans le VIIIème arrondissement de Paris. "Leur cuisine est excellente" avoue une Marie-Anne Chazel qui sitôt arrivée commande un thé vert. "Surtout pas de café, sinon je ne dors pas!" Epicurienne, l’interprète de Gigi est aussi une gourmande de la vie et du bonheur retrouvé auprès de son nouveau compagnon.


Gala: Une rigolote qui joue un classique comme Molière, est-ce pour la culture ou le spectacle?


Marie-Anne Chazel: Les deux. Molière savait parler de sujets graves tout en faisant rire. Il avait compris que pour toucher le spectateur, le rire était un excellent vecteur de communication. Je partage son sentiment car je l’ai vécu, je l’ai exercé et je l’ai fait ressentir tout au long de ma carrière. Le rire ouvre l’âme et aussi l’intelligence.


Gala: Regrettez-vous qu’on ait donné davantage de rôles comiques que dramatiques?


M.-A. C.: J’ai regretté quand j’étais plus jeune parce ce que je ne comprenais pas pourquoi il était si difficile pour moi d’accéder à des rôles plus graves. Aujourd’hui, je réalise que j’ai eu une chance extraordinaire d’incarner des personnages comme Zézette et Gigi qui ont apporté énormément de joie et de rire aux gens. Ils resteront une référence ou ma marque de fabrique.





Gala: Etes-vous altruiste à l'image de Toinette, votre personnage dans Le Malade imaginaire?


M.-A. C.: En tous cas je l’espère! Mais il est vrai que je suis moins centrée sur moi même. Je me sens plus sereine et je suis ravie d'avoir laissé les mauvaises choses derrière moi. Aujourd'hui, je me sens mieux dans ma peau, je prends la vie comme elle vient et je ne me pose plus de questions.


Gala: Plus d'hypocondrie, comme le héros de la pièce et tous les grands comiques?


M.-A. C.: Du moins, elle est légère. En fouillant un peu je me suis aperçue que j’étais excessivement attentive à ma santé. C’est le métier de comédien qui veut ça. Impossible d'attrapper un rhume quand on joue au théâtre. Alors on est forcément plus vigileant. Christian (Clavier, ndlr) lui est hypocondriaque. Il est toujours inquiet quand il a des examens à faire, des prises de sang... Comme beaucoup d’hommes, non?


Gala: Est-ce compliqué de donner la réplique à votre ancien compagnon?


M.-A. C.: Au contraire cela simplifie tout car on a beaucoup joué ensemble. On s’est beaucoup aidé et on s’est beaucoup amusé. Et j’espère qu’on continuera à tourner ensemble! Christian me fait rire depuis mes 17 ans et ce n'est pas près de changer.


Gala: Vous êtes-vous inspirée de votre vécu pour Divorce(s) à la française le second film que vous vous apprêtez à réaliser?


M.-A. C.: Je me suis inspirée de ce que j’ai vu autour de moi et de certaines choses que j’ai pu vivre mais le film n’est en aucun cas autobiographique. C'est une comédie sur un sujet désormais universel.


Gala: Votre fille Margot, 25 ans, a-t-elle exprimé le souhait de suivre vos pas?


M.-A. C.: Pas pour l’instant. Elle fera ce qu’elle voudra en temps voulu. Je respecterais son choix. Quand j’ai dit à mes parents que je voulais devenir actrice, ça a été la catastrophe. Notamment pour mon père qui souhaitait que je poursuive mes études d’histoire-géo. En revanche, ma mère qui était actrice était très contente. D’ailleurs, elle nous a beaucoup soutenus à nos débuts avec les copains du Splendid. Elle cousait nos vêtements et nous apportait des brioches. Elle était contente que je me permette ce que, plus jeune, elle ne s’était pas autorisée à vivre.




Gala: Quelle maman êtes-vous?


M.-A. C.: Adolescente, je me rêvais en maman idéale, ce que je ne suis évidemment pas (rires)! Je suis une maman très affectueuse, pas intrusive mais surtout pas une copine! Je ne voulais pas reproduire les bourdes de mes parents, qui nous ont donné une éducation stricte.


Gala: La vie est-elle plus belle à 57 ans?


M.-A. C.: Disons qu’il y a un glissement des priorités. Aujourd’hui, je privilégie ma vie personnelle. Quant à mon travail, je fais ce que je peux! Auparavant, je me serais mis une pression supplémentaire pour incarner la meilleure des Toinette de Molière, plus maintenant. Je l'ai donc interprétée à ma façon. Et puis à l’âge que j’ai, on a plus de temps à soi.


Gala: A qui consacrez-vous ce temps?


M.-A. C.: Je ne peux malheureusement pas le dédier à mes parents qui sont décédés. Alors j’en fais profiter ceux qui m’entourent. J’aime passer de bons moments avec mes amis ou partir rejoindre mon amoureux (Philippe, ndlr) qui habite loin de Paris.


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