Gwyneth, le retour

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L'autre jour, elle a dit: «La pire chose que l'on puisse offrir à un enfant, c'est trop de confiance. Une fois adulte, cela tue toute passion.»

Village people.

Stéphane Bonvin
Samedi 29 novembre 2008

L'autre jour, elle a dit: «La pire chose que l'on puisse offrir à un enfant, c'est trop de confiance. Une fois adulte, cela tue toute passion.»



Il paraît que, quand elle parle, l'actrice Gwyneth Paltrow dit tout le temps «j'adore» et «incroyable». Qu'elle mange macrobiotique, pratique le yoga plusieurs heures par jour avec un prof qui la suit à distance par webcam. Qu'elle cherche ses mots en se touchant les cheveux. Qu'elle assume moyennement ses décolletés de vamp. Qu'elle s'affiche en consoleuse. Bref, Gwyneth, de retour ces jours-ci dans la presse people pour son rôle formidable dans Two Lovers, présente tous les symptômes de la fille aux nerfs diaphanes qu'encombrent une beauté d'avatar et deux jambes de mante agnostique. Gwyneth, publicité vivante pour cette force qui meut les orphelins de la confiance fondamentale.

C'est pourtant le contraire qu'on a dit d'elle. La comédienne, oscarisée à 26 ans pour Shakespeare in love, a longtemps été soupçonnée d'être une débutante que son assurance d'être bien née dispensait de talent et d'inquiétude. Gwyneth est la fille d'un producteur et d'une bonne actrice de théâtre. Elle est aussi la filleule de Steven Spielberg, ça peut toujours servir. Elle obtient ses premiers rôles grâce à sa galaxie familiale ainsi qu'à un physique qui la sacre «nouvelle Grace Kelly». Sans compter son premier fiancé, Brad Pitt, qui la starifie du jour au lendemain.

Et puis non, Gwyneth étoffe sa carrière, cultive ses doutes, tourne 21 films en neuf ans, épouse Chris Martin, le chanteur du groupe Cold Play avec qui elle décide de ne jamais apparaître en public, met au monde deux enfants, Apple et Moses, revient au cinéma. Plus brillante. Toujours aussi chancelante. Paraît-il.

Parce qu'elle est une des stars dont les robes sont les plus commentées, on dit qu'elle est une icône de mode. Tsss, tsss. Gwyneth, pipologiquement parlant, est l'icône, malgré elle, d'une génération d'enfants, tellement XXIe siècle, qui sont à leur zénith, qui ont fait mille fois mieux que leurs parents. Mais qui continuent de croire, dur comme fer, qu'ils ne seront jamais à la hauteur.

source:© Le Temps, 2008 . Merci à eux


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