jeudi 20 novembre 2008

Faire revivre un mammouth?


Seuls 0,6 % des gênes du mammouth le distinguent de l'éléphant d'Afrique, soit moitié moins qu'entre le chimpanzé et l'homme. Crédits photo : AP
Plus de 50 % de l'ADN de ce proche cousin de l'éléphant, éteint depuis 10 000 ans, vient d'être séquencé.

«Faisons un mammouth.» Sous ce titre un brin provoquant, l'écrivain scientifique Henry Nicholls, signe jeudi dans la revue Nature un article dans lequel il propose ni plus ni moins de faire revivre ce gros pachyderme éteint depuis au moins 10 000 ans.


Le scénario n'est pas sans rappeler celui élaboré au début des années 1990 par Michael Crichton, décédé récemment, dans son fameux roman Jurassic Park. «À l'époque, le plus long génome séquencé était celui d'un virus, écrit Nicholls. Mais, depuis, des centaines d'autres génomes ont été décodés (homme, chimpanzé, chien, rat, souris…, NDLR) et, à la différence du Tyrannosaurus rex, le mammouth a encore de proches cousins qui peuvent lui donner un coup de main.» En particulier l'éléphant d'Afrique, avec qui le taux de divergence génétique n'est que de 0,6 %, soit moitié moins qu'entre le chimpanzé et l'homme.

C'est ce que révèlent dans le même numéro de Nature, des chercheurs américains et russes qui sont parvenus à décoder 50 % du génome du mammouth laineux (Mammuthus primigenius) à partir de poils fossiles datant de 20 000 et 50 000 ans. Une proportion encore jamais atteinte pour une espèce disparue.

L'équipe dirigée par Webb Miller, de l'Université de Pennsylvanie (États-Unis), a ainsi obtenu 3,3 milliards de paires de bases (les fameuses «lettres» de l'alphabet génétique) sur un total estimé à 4,7 milliards, soit environ 1,5 fois la taille du génome humain.

Le séquençage du génome d'espèces éteintes pourrait faire ressortir des différences entre espèces non détectables à partir de la simple étude des fossiles, et permettre de déterminer les facteurs ayant mené à leur extinction. «Ce que je veux apprendre en faisant cela, c'est comment sauver des espèces existantes en danger», a déclaré Webb Miller à l'AFP.

Mais de là à recréer un animal vivant ? Pour cela, il faudra décoder la moitié du génome restant, produire des chromosomes synthétiques, les transférer dans le noyau d'un œuf prélevé sur une éléphante et enfin réimplanter ce dernier. Même si l'opération paraît, de prime abord plus facile qu'avec un dinosaure, le succès est encore loin d'être garanti.
source:le figaro

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1 commentaire:
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  1. Seulement o.6% de différence génétique entre l'éléphant d'Afrique et le mammouth ? Stupéfiant... Mais s'ils le ressuscitent par clonage, avec quoi le nourrira-t-on, pauvre bête ? Les mammouths erraient dans des steppes spécifiques présentant des associations végétales introuvables de nos jours... on appelle ça la "steppe à mammouths", d'ailleurs...
    Tant qu'on y est, pourquoi pas cloner Néandertal, aussi ? Entre lui et nous, seulement o.5 de gènes diffèrent ! Et que ferait-il ici et maintenant, lui aussi ?
    Bref, par pitié pour ces créatures du passé, j'espère bien qu'ils n'y parviendront pas !
    Amicalement, Tinky :-)

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