vendredi 5 septembre 2008

Deux espèces de singes cambodgiens menacés.

Le développement économique intensif menace deux espèces rares de singes, découvertes récemment dans une zone isolée du nord-est du Cambodge, selon des chercheurs internationaux, qui appellent le gouvernement à prendre des mesures de protection.

Les concessions accordées à des plantations et l'exploitation minière près de la zone pour la conservation de la biodiversité de Seima menacent la survie du douc à patte noire (Pygathrix nigripes) et du gibbon à joues jaunes ou gibbon à favoris roux (Nomascus gabriellae), selon l'organisation américaine de défense de la biodiversité Conservation International (CI).

"L'avenir de ces primates dépend en grande partie de l'implication du gouvernement à maintenir l'habitat de ces singes", a expliqué Ben Rawson, primatologue à CI.

Cette zone de près de 3.000km2, située à la frontière avec le Vietnam, à 265km au nord-est de la capitale Phnom Penh, abrite la plus grande population connue de doucs à patte noire et de gibbons à joues jaunes, précise la Société pour la protection de la faune sauvage.

Edward Pollard, un chercheur de la Société pour la protection de la faune (WCS), estime que la population de doucs avoisine les 42.000 et les gibbons 2.500, après un recensement qui a duré près de quatre ans.

Selon l'ONG, ce nombre est "étonnamment important", constituant "la plus forte population connue pour ces deux singes à travers le monde".

Si ce recensement achevé en avril dernier était une bonne nouvelle en soi, certains scientifiques ont mis en garde contre un développement économique intense qui pourrait affaiblir les efforts de protection.

Le primatologue Ben Rawson souligne que le développement lié aux concessions minières et aux plantations dans la zone constitue "la plus grande menace pour ces espèces".

Ces dernières années, le gouvernement cambodgien a délivré un nombre indéfini de permis aux entreprises spécialisées dans les plantations et l'exploitation minière dans des zones rurales et forestières, soulevant l'inquiétude des écologistes.

A moins que la zone de conservation de la biodiversité de Seima soit bien protégée, ces deux espèces risquent de "très rapidement devenir une espèce en danger", a averti Michael Hoffmann de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

Men Soriyun, directeur adjoint du bureau de protection de la faune au ministère cambodgien de l'Agriculture, a balayé les critiques, assurant que son gouvernement était déterminé à protéger la zone. AP

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