Je suis tombé par hasard ce matin sur un documentaire très intéressant sur la robotisation des animaux. Le terme peut paraître étrange mais les faits sont tout à fait réels et très étonnant.
Je vais vous faire un petit récapitulatif de ce que l’avenir et les scientifiques nous promettent.
L’histoire
Tout commence dans les années 1950 avec José Delgado un neuro-physiologiste espagnol. Delgado a longtemps étudié les épilepties et souhaité trouver un moyen d’arrêter ces crises. Il commença alors à travailler sur la création et l’implantation d’électrodes dans certaines parties du cerveau : ce qui porte aujourd’hui le nom d’électrostimulation du cerveau (ESB). Sa première expérience fut réalisée dans une arène de corrida à Cordoue (1963). Il avait alors fait implanter des électrodes dans le cerveau d’un taureau. Une télécommande était utilisée pour envoyer des impulsions électriques dans le noyau caudé de l’animal. Placé dans une arène le taureau chargea l’assistant du professeur, qui appuya sur le bouton de sa télécommande. L’animal s’arrêta net, et devint alors craintif.Cette expérience fut très critiquée par une grande majorité de scientifiques. En effet, s’il est possible d’agir à distance sur le comportement d’un animal, il est évident que le faire sur un humain ne doit pas être plus compliqué. On retombe alors dans la traditionnelle confrontation entre Ethique et Science.
Je vous encourage à regarder cette vidéo d’une durée de 7 minutes sur les expériences du professeur Delgado, et notamment celle du taureau.
On doit d’ailleurs au professeur Delgado ces propos tenus devant le Congrès américain en 1974.
Nous avons besoin d’un programme de psychochirurgie pour le contrôle politique de notre société. Le but est le contrôle physique de l’esprit. Chacun qui dévie de la norme donnée peut être chirurgicalement mutilé.Bref, on en parle peu souvent mais la manipulation mentale est, faut-il s’en étonner, le rêve de beaucoup de gouvernements.
L’individu peut penser que la réalité la plus importante est sa propre existence, mais c’est seulement son point de vue personnel. Même si cette attitude libérale est très séduisante, ceci manque de perspective historique. L’homme n’a pas le droit de développer sa propre façon de penser. Nous devons contrôler le cerveau électriquement. Un jour, les armées et les généraux seront contrôlés par stimulation électrique du cerveau.
On peut rappeler le Projet MK-Ultra de la CIA qui se déroula des années 1950 à 1970. Son but était la manipulation des esprits à travers l’injection de substances psychotropes. Elle fit d’autant plus de bruit que les expériences n’étaient en général pas testées sur des personnes consentantes. En effet, plus de 30 universités ont « ouvert leurs portes » à la CIA qui pu expérimenter leurs tests sur « toutes les catégories sociales, hautes et basses, américains et étrangers » sans que les cobayes, les premiers concernés, en soient au courant. (si le sujet vous intéresse, voici le lien sur Wikipedia)
Pour l’anecdote sur le contrôle mental, il est amusant de rappeler les actions de la DARBA (financée par l’armée américaine) qui a tenté pendant plusieurs années de créer une « bombe gay » dont il est inutile de vous décrire les conséquences sur les armées.
Toutefois la manipulation mentale électronique s’avère beaucoup plus efficace.
On passe maintenant aux aspects médicaux de ces évolutions.
Vous comprenez bien que si, dans l’expérience de Delgado, le taureau s’arrête net, c’est qu’on a agi sur une partie de son cerveau responsable de ses mouvements.
Les progrès technologiques de ses dernières années ont permis aux chercheurs d’étudier le cerveau de très près. Même s’ils ne saisissent pas encore toute la complexité de cet organe, on peut désormais savoir quelle est la partie du cerveau qui est impliquée dans un mouvement précis. Cela a permis, par exemple, de « créer » les premiers cyborgs. Bon je vous vois déjà partis dans les représentations du genre Terminator et compagnie. Non.
Un cyborg est simplement un être humain qui a reçu des greffes de parties mécaniques.
Claudia Mithchell – Un exemple de cyborg
Vous imaginez alors les progrès scientifiques désormais réalisables et la vie de milliers d’handicapés qui pourront enfin retrouver la mobilité et l’usage d’un membre perdu.
Pour la petite anecdote le premier cyborg se nommait Johnny Ray. Au cours d’une soirée le malheureux se fit poignarder : il restera paralysé jusqu’a la fin de sa vie. C’est le professeur Philip Kennedy qui lui demanda alors de participer à l’expérience. Johnny accepta, on lui implanta une électrode dans le cerveau. Le professeur lui demanda alors de contrôler le curseur de l’ordinateur auquel il était relié : il y parvint du premier coup, sans aucun entraînement.
Mais l’expérience la plus troublante fut celle réalisée sur un singe, par un professeur américain dont j’ai oublié le nom. Le singe s’était fait implanter une puce visant à contrôler un bras mécanique. Il est évident que le singe n’allait pas du premier coup se mettre à penser à ce que la pince bouge, quel intérêt aurait-il à faire ça. Alors les scientifiques lui donnèrent une manette qu’il actionnait pour faire bouger le bras mécanique : le but du jeu était de déplacer un curseur sur une cible. Au fil des jours le primate s’améliora au jeu, jusqu’à ce qu’il lâcha complètement les manettes pour contrôler le bras par ses pensées.
Plus tard, d’autres expériences montrèrent que les primates étaient capables d’actionner par la pensée et sans aucun entraînement, un bras mécanique afin de se nourrir.
La singularité technologique
Ce concept a été mis au point par Vernor Vinge, un chercheur américain et auteur de science-fiction qui pense que l’évolution technologique est telle, qu’elle finira un beau jour par dépasser ses créateurs. Selon lui l’Intelligence Artificielle finira par surpasser l’intelligence humaine. Les robots créés par l’homme pourront alors s’auto-améliorer et créer eux-mêmes des machines encore plus puissantes.
J’explique : Selon Gordon Moore (un des créateurs d’Intel) la puissance de calculs des ordinateurs évoluerait à un rythme exponentiel. En effet, la loi qu’il a créée (et qui porte son nom) estime que les performances des microprocesseurs doublent tous les deux ans : ce qui est vrai.
Toutefois il faut la nuancer car aujourd’hui, la plupart des scientifiques s’accordent à dire que cette loi est vouée à l’échec à moyen terme. En effet, s’il est possible de réduire la taille des composants à des valeurs totalement incroyables (le transistor MOSFET a bien été réduit à 18 nanomètres, soit 70 atomes alignés) il n’est évidemment pas possible de les réduire à l’infini.
La loi se prend alors « The Wall » (Le mur – en anglais). Elle se retrouve elle même confrontée à d’autres lois :
- celle de Rock : qui considère que le coût d’une unité de fabrication de semi-conducteur double tous les 4 ans. Ainsi il faut compter plus de 7 milliards de dollars aujourd’hui pour créer une usine de création de composants se rapprochant de plus en plus des limites physiques.
- celle de Wirth : les softwares et les hardwares évoluent de façon contraire. Les hardwares (composants informatiques) se développent en puissance, alors que les softwares (logiciels informatiques) deviennent eux de plus en plus lourds. Ainsi l’utilisateur quelconque n’aura pas l’impression que son ordinateur est plus puissant s’il doit ramer lors de l’exécution d’un logiciel.
Alors on voit venir les premiers contestataires qui essayent de faire prendre conscience aux publics des dangers d’un phénomène.
On peut alors rappeler l’action de Theodore Kaczynski, un mathématicien américain plus connu sous le nom de Unabomber qui tua 3 personnes et en blessa 29 à travers des envoies de colis piégés.
Ses idées étaient les suivantes :
- Le progrès technologique nous conduit à un désastre inéluctable.
- Seul l’effondrement de la civilisation moderne peut empêcher le désastre.
- La gauche politique est la première ligne de défense de la Société technologique contre la révolution.
- Ce qu’il faut, c’est un nouveau mouvement révolutionnaire, voué à l’éradication de la société technologique, et qui prendra des mesures pour tenir à l’écart tous les gauchistes et consorts.
Si l’idée d’un soulèvement des machines peut paraître totalement folle, il faudra de plus en plus s’habituer à vivre avec, car tout développement entraîne sa contrepartie d’opposition.
La singularité technologique (la prise de pouvoir des machines) n’aura lieu, si on en croit les scientifiques qui la soutienne, qu’en 2030, ce qui nous laisse encore un peu de temps pour profiter de nos libertés civiques.
Pour finir, qu’on soit pour ou contre cette théorie, il est bon de rappeler que tous le monde s’accorde pour dire que dans un futur proche nous serons probablement tous équipés de machines nous permettant d’augmenter nos capacités, qu’elles soient physiques ou intellectuelles.
Il est alors nécessaire de se souvenir de cette phrase de Rabelais qui déjà au 16ème siècle rappelait la nécessité de la sagesse en science :
Science sans conscience n’est que ruine de l’âmeFrançois Rabelais
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1 commentaire:
Write commentsJ'avais vu un autre documentaire, tout aussi effrayant, intitulé 'la vie rêvée des rats", qui était passé sur Planète, et qui relatait le même style d'expériences sur les rats, dont on parvenait à décrypter les pensées grâce là aussi à quelques électrodes, et ensuite, dont ton parvenait à influencer le comportement, toujours grâce à ces mêmes électrodes...
RépondreSupprimerHeu... un avenir à la Matrix, pas trop pour moi, merci biien !
Bises ! Tinky :-D