Une équipe de scientifiques à découvert sous un glacier des microbes proliférant depuis des millions d'années sans photosynthèse ni nutriments venant d'une source extérieure. Un exemple supplémentaire de la capacité de la vie à apparaître dans des environnements extrêmes.
Sur le site de Blood Falls en Antarctique, des rivières rouges car riches en minéraux de fer jaillissent à l'extrémité du glacier Taylor et colorent ses glaces de manière spectaculaire. Les chercheurs annoncent maintenant que les étendues d'eau sous ce glacier alimentant ces rivières hébergent des microbes qui y prolifèrent depuis des millions d'années, exemple frappant de la manière dont un système microbien peut survivre à long terme sans photosynthèse ni nutriments venant d'une source extérieure.
Cette poche d'eau contient de l'eau de mer très ancienne restée piégée il y a de 1,5 à 4 millions d'années par l'avancée du glacier. Cette eau est dépourvue d'oxygène, extrêmement salée, et chargée en fer. Elle contient aussi du sulfate, une source d'énergie courante pour les microbes mais curieusement peu de sulfure auxquels on s'attendrait si les microbes métabolisaient le sulfate en sulfure.
Cette découverte renforce la conviction de nombreux scientifiques qui pensent que la vie a besoin de limites physiques très minces pour s'épanouir. On s'aperçoit aujourd'hui que notre planète abrite des organismes qu'on pensait il y a encore quelques années ne pas pouvoir exister. On en a observé dans des milieux extrêmement acides, aussi bien que dans des environnements très basiques. D'autres prolifèrent dans des eaux très salines, dans les boues saumâtres, dans les glaces du pôle Sud, des environnements sous fortes radiations ou encore à des températures de 110°C, sans lumière.
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