dimanche 18 mars 2018

ILS VEULENT REGULER LE BITCOIN ? BON COURAGE

Jacques Favier

#Régulation des #cryptomonnaies ? Oui, mais dans quel sens ? 

Après chaque crise financière, on prie le capitalisme de vouloir bien s’autoréguler. Des rapports sont commandés à des banquiers et ce sont des banquiers qui sont nommés régulateurs. Alors même que le bitcoin n’a pas provoqué la moindre crise, quelque bruit que l’on fasse autour des variations de son taux de change, il n’est pourtant question que de le réguler. Mais pour le coup en demandant, en France, le moins possible l’avis des insiders.

On comprend donc que le jeune écosystème des monnaies cryptographiques, qui vit dans le cyberespace, soit peu enclin à accepter sans examen l’intervention de la puissance publique du vieux monde et éprouve à l’idée d’une régulation de Bitcoin toujours évoquée de manière coercitive un mélange d’allergie et de scepticisme. Peu sensible à la légitimité des autorités élues ou non, il doute de leur objectivité et se méfie de leur faible compétence technique.


Tout dépend cependant de ce que régulation veut dire. La racine latine peut mener aussi bien à la correction qui punit qu’à la règle qui permet de travailler. 

Pour l’instant, sauf la notable exception du FMI, on n’a entendu des Autorités (ABE, AEMF, ACPR), des banquiers (BRI, BCE, BdF) et des gens de Bruxelles ou de Bercy qu’un discours à charge. Les mises en garde s’empilent, reprenant des éléments de langage contradictoires selon que Bitcoin monte ou baisse. La Banque de France s’est illustrée en publiant un Focus qui ne souligne que des risques et en avançant devant les missions parlementaires des approximations désinvoltes ou des chiffres fantaisistes. L’accumulation de défauts ou de vices prêtés à Bitcoin ne permettant pas d’en comprendre l’appréciation spectaculaire depuis 10 ans, on dénonce une amorale spéculation qu’une lourde taxation doit sanctionner. 

A ce niveau, l’incompréhension est totale et réciproque. Ergoter que Bitcoin n’est pas une monnaie ne permet de comprendre ni ce que c’est, ni comment on s’en sert, ni comment les mésusages peuvent en être punis. On ne peut, au prétexte que ce ne serait qu’un actif spéculatif, astreindre celui qui s’en sert de monnaie à produire un P&L complet sur un logiciel complexe puis à acquitter un BNC sur la plus-value. Les Allemands qui sont pragmatiques et respectent les arrêts de la CJUE y ont renoncé. On ne peut laver l’or avec une taxe de 11,5%, taxer les bénéfices sur hedge funds à 30% et le bitcoin à plus du double. Des pays voisins membres de l’Union bénéficieront d’une telle stupidité et il est peu probable que l’Union les en empêche. Et le monde est vaste, et ouvert.

Bitcoin ne fait guère courir de risques qu’aux bitcoineurs.
http://communautes.agefi.fr/status/15011

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