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C’est sans doute l’événement de l’édition 2012 de la conférence de cancérologie de l’ASCO. Un assemblage de deux molécules, le T-DM1, permet de freiner considérablement l’évolution d’une forme agressive de cancer du sein au prix de très peu d’effets secondaires.
Il y a des analogies faciles et rebattues, telles celle du cheval de Troie, la statue équestre laissée devant la ville assiégée et qui dissimulait en fait des guerriers qui ne devaient sortir qu’une fois l’animal introduit dans la cité.
L’histoire du T-DM1 c’est pourtant exactement celle du cheval de Troie.
Ce médicament est composé de deux éléments. Le premier est un anticorps monoclonal, le trastuzumab (T) commercialisé sous le nom d’Herceptin.
Il est utilisé dans une forme particulière de cancer du sein, dite HER2+.
Dans ce cancer qui représente 20 % des tumeurs diagnostiquées chaque année, les cellules cancéreuses portent à leur surface un récepteur, HER2, qui, stimulé par des agents non identifiés, va faire s’emballer la cellule cancéreuse qui va proliférer et se répandre dans l’organisme.
Cette forme de cancer est très agressive.
Ce médicament est composé de deux éléments. Le premier est un anticorps monoclonal, le trastuzumab (T) commercialisé sous le nom d’Herceptin.
Il est utilisé dans une forme particulière de cancer du sein, dite HER2+.
Dans ce cancer qui représente 20 % des tumeurs diagnostiquées chaque année, les cellules cancéreuses portent à leur surface un récepteur, HER2, qui, stimulé par des agents non identifiés, va faire s’emballer la cellule cancéreuse qui va proliférer et se répandre dans l’organisme.
Cette forme de cancer est très agressive.
Le trastuzumab va se fixer sur ces récepteurs HER2 et bloquer les mécanismes néfastes. C’est l’une des grandes découvertes de ces dix dernières années.
L’autre substance c’est l’emtansine, un produit extrêmement toxique qu’on a renoncé à utiliser en perfusion dans les chimiothérapies
L’astuce des chercheurs c’est d’avoir accroché les molécules d’emtansine au trastuzumab à la façon de boules vissées sur un porte-manteau.
L’astuce des chercheurs c’est d’avoir accroché les molécules d’emtansine au trastuzumab à la façon de boules vissées sur un porte-manteau.
Injecté dans l’organisme, ce montage T-emtansine, baptisé T-DM1, va, grâce au trastuzumab se diriger vers les cellules cancéreuses HER2 et vers elles seulement, en épargnant les cellules saines.
Une fois l’arrimage réussi, le T-DM1 bascule en quelque sorte à l’intérieur de la cellule où il va délivrer l’emtansine. Là les effets toxiques de cette substance vont provoquer la mort de la cellule cancéreuse. L’histoire du cheval de Troie !
Ce montage astucieux a été pensé pour pallier la résistance des cellules cancéreuses au trastuzumab seul. Comme pour les antibiotiques et les bactéries par exemple, la cellule cancéreuse sait développer des mécanismes de résistance face aux substances chargées de la détruire.
Mais elle ne sait pas encore résister au poison de l’emtansine.
Pour prouver l’efficacité de ce montage, une équipe internationale a enrôlé 980 femmes atteintes d’un cancer du sein HER2+ dont les cellules avaient essaimé dans l’organisme en créant des métastases.
L’étude, baptisée EMILIA, a consisté à administrer le T-DM1 à la moitié des femmes, l’autre moitié recevant le traitement classique capecitabine (Xeloda) et lapatinib (L).
L’objectif principal de l’étude était de mesurer le temps écoulé entre l’entrée dans l’étude et la constatation de la progression de la maladie, ce qu’on appelle la survie sans progression ou SSP (en anglais PFS).
L’étude, baptisée EMILIA, a consisté à administrer le T-DM1 à la moitié des femmes, l’autre moitié recevant le traitement classique capecitabine (Xeloda) et lapatinib (L).
L’objectif principal de l’étude était de mesurer le temps écoulé entre l’entrée dans l’étude et la constatation de la progression de la maladie, ce qu’on appelle la survie sans progression ou SSP (en anglais PFS).
Cette survie sans progression a été de 9,6 mois dans le groupe T-DM1 et de 6,4 mois dans le groupe XL. Une différence absolue de 3,2 mois.
Une réduction du risque d’aggravation de 35 % (HR : 0,65 IC95% : 0,55-0,77 : p<0,0001)
Dans le groupe XL, la médiane de survie globale, c’est-à-dire le point où la moitié des patientes sont toujours vivantes était de 23,3 mois.
Dans le groupe T-DM1, à ce stade le nombre de patientes toujours en vie est supérieur à 50 %. On ne peut donc pas encore évaluer la médiane de survie globale. Mais on a des tendances très favorables, comme par exemple le fait que deux ans après le début de l’étude, il y avait eu 17 % de décès en moins dans le groupe T-DM1 par rapport au groupe XL.
Les effets secondaires ont été moins fréquents dans le groupe T-DM1 que dans le groupe XL, 40 % contre 57 %. Avec un point très important : l’absence de chute des cheveux !
On peut toujours objecter que la différence de trois mois en matière de survie sans progression n’est pas énorme. Mais il ne faut pas perdre de vue qu’on est là face à des formes métastatiques très agressives et que réduire de plus d’un tiers le risque de progression est loin d’être négligeable.
La bonne tolérance du traitement est aussi un argument important car on peut imaginer qu’il y aura peu de renoncement ou de besoin de réduire les doses de traitement. Il ne faut pas oublier, cependant, que le trastuzumab a une toxicité cardiaque et qu’il nécessite un suivi approprié.
Cette bonne tolérance amène déjà plusieurs équipes à se poser la question de l’utilisation plus précoce du T-DM1, sans attendre l’apparition de métastases, c’est-à-dire en lieu et place de l’Herceptin seule.
Une réduction du risque d’aggravation de 35 % (HR : 0,65 IC95% : 0,55-0,77 : p<0,0001)
Dans le groupe XL, la médiane de survie globale, c’est-à-dire le point où la moitié des patientes sont toujours vivantes était de 23,3 mois.
Dans le groupe T-DM1, à ce stade le nombre de patientes toujours en vie est supérieur à 50 %. On ne peut donc pas encore évaluer la médiane de survie globale. Mais on a des tendances très favorables, comme par exemple le fait que deux ans après le début de l’étude, il y avait eu 17 % de décès en moins dans le groupe T-DM1 par rapport au groupe XL.
Les effets secondaires ont été moins fréquents dans le groupe T-DM1 que dans le groupe XL, 40 % contre 57 %. Avec un point très important : l’absence de chute des cheveux !
On peut toujours objecter que la différence de trois mois en matière de survie sans progression n’est pas énorme. Mais il ne faut pas perdre de vue qu’on est là face à des formes métastatiques très agressives et que réduire de plus d’un tiers le risque de progression est loin d’être négligeable.
La bonne tolérance du traitement est aussi un argument important car on peut imaginer qu’il y aura peu de renoncement ou de besoin de réduire les doses de traitement. Il ne faut pas oublier, cependant, que le trastuzumab a une toxicité cardiaque et qu’il nécessite un suivi approprié.
Cette bonne tolérance amène déjà plusieurs équipes à se poser la question de l’utilisation plus précoce du T-DM1, sans attendre l’apparition de métastases, c’est-à-dire en lieu et place de l’Herceptin seule.
Référence de la présentation :
Abstract LBA1
Petite note : il y a des milliers de communications présentées pendant cette conférence. Le numéro 1 a été attribué à cette étude, ce qui en montre l’importance.
Abstract LBA1
Petite note : il y a des milliers de communications présentées pendant cette conférence. Le numéro 1 a été attribué à cette étude, ce qui en montre l’importance.
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