Rejoignez la communauté SCIencextrA . .
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/68933.htm
Encore une belle avancée dans le domaine des nanotechnologies appliquées à la médecine. Une équipe du Methodist Hospital Research Institute a démontré récemment une nouvelle méthode très prometteuse pour la lutte contre le cancer.
Le cancer reste une des causes majeures de décès dans le monde malgré les efforts importants de la recherche médicale pour y remédier. Cette maladie est caractérisée par une prolifération cellulaire anormale de cellules ayant subi de multiples altérations génétiques, et qui échappent au contrôle de l'organisme. Ces mutations initient la tumeur, sa progression puis l'apparition de métastases (c'est-à-dire des cellules de la tumeur qui s'en détachent et migrent vers d'autres organes via la voie sanguine). Les études pour le traitement du cancer ont donc deux objectifs : d'une part la détection des cellules cancéreuses afin de diagnostiquer le plus tôt possible l'apparition des tumeurs, et d'autre part la destruction de celles-ci.
Limites des traitements actuels du cancer et potentiel des nanotechnologies pour les futures thérapies
Les traitements actuels n'interviennent qu'à un stade avancé de la maladie, et se font de manière macroscopique, par chirurgie, irradiation et/ou chimiothérapie. Cependant, ces traitements provoquent aussi la destruction de cellules saines et engendrent ainsi de nombreux effets secondaires. Depuis l'avènement des nanosciences, de nouvelles voies s'ouvrent vers des traitements mieux adaptés, plus ciblés et personnalisés. En effet, grâce à leur taille nanométrique, les nanoparticules sont capables de traverser les membranes cellulaires sans provoquer de réponse immunitaire de l'organisme, et peuvent donc amener une action spécifique au sein de celles-ci. Les chercheurs et industriels tentent ainsi de fabriquer des nanoparticules fonctionnalisées de telle sorte qu'elles soient capables de se fixer aux cellules cancéreuses uniquement. Elles peuvent alors être utilisées comme agents de contraste pour révéler ces cellules, ou comme vecteur de médicaments. Les nanotechnologies portent donc les espoirs de permettre une détection précoce et un traitement ciblé efficace des cellules cancéreuses.
Pour l'instant, la plupart des méthodes d'administration ciblée de médicaments récemment développées ne sont efficaces que chez certains patients. Ceci est dû au fait qu'il existe plusieurs voies de transduction du signal déterminant le sort d'une cellule, si bien qu'il est quasiment impossible de traiter un cancer par un seul agent thérapeutique . Ainsi beaucoup de patients résistent à ces nouveaux traitements ciblés, à cause d'altérations génétiques et épigénétiques supplémentaires.
Présentation de la thérapie par ablation thermique
La méthode thérapeutique proposée par Haifa Shen, chercheur au "Methodist Hospital Research Institute Department of Nanomedicine" et son équipe, présente l'avantage de tuer l'ensemble des cellules cancéreuses sans entraîner de résistance de la tumeur au traitement, et indépendamment de l'histoire génétique de ces cellules. Ainsi elle est adaptée à tous types de patients victimes de cancers
Le cancer reste une des causes majeures de décès dans le monde malgré les efforts importants de la recherche médicale pour y remédier. Cette maladie est caractérisée par une prolifération cellulaire anormale de cellules ayant subi de multiples altérations génétiques, et qui échappent au contrôle de l'organisme. Ces mutations initient la tumeur, sa progression puis l'apparition de métastases (c'est-à-dire des cellules de la tumeur qui s'en détachent et migrent vers d'autres organes via la voie sanguine). Les études pour le traitement du cancer ont donc deux objectifs : d'une part la détection des cellules cancéreuses afin de diagnostiquer le plus tôt possible l'apparition des tumeurs, et d'autre part la destruction de celles-ci.
Limites des traitements actuels du cancer et potentiel des nanotechnologies pour les futures thérapies
Les traitements actuels n'interviennent qu'à un stade avancé de la maladie, et se font de manière macroscopique, par chirurgie, irradiation et/ou chimiothérapie. Cependant, ces traitements provoquent aussi la destruction de cellules saines et engendrent ainsi de nombreux effets secondaires. Depuis l'avènement des nanosciences, de nouvelles voies s'ouvrent vers des traitements mieux adaptés, plus ciblés et personnalisés. En effet, grâce à leur taille nanométrique, les nanoparticules sont capables de traverser les membranes cellulaires sans provoquer de réponse immunitaire de l'organisme, et peuvent donc amener une action spécifique au sein de celles-ci. Les chercheurs et industriels tentent ainsi de fabriquer des nanoparticules fonctionnalisées de telle sorte qu'elles soient capables de se fixer aux cellules cancéreuses uniquement. Elles peuvent alors être utilisées comme agents de contraste pour révéler ces cellules, ou comme vecteur de médicaments. Les nanotechnologies portent donc les espoirs de permettre une détection précoce et un traitement ciblé efficace des cellules cancéreuses.
Pour l'instant, la plupart des méthodes d'administration ciblée de médicaments récemment développées ne sont efficaces que chez certains patients. Ceci est dû au fait qu'il existe plusieurs voies de transduction du signal déterminant le sort d'une cellule, si bien qu'il est quasiment impossible de traiter un cancer par un seul agent thérapeutique . Ainsi beaucoup de patients résistent à ces nouveaux traitements ciblés, à cause d'altérations génétiques et épigénétiques supplémentaires.
Présentation de la thérapie par ablation thermique
La méthode thérapeutique proposée par Haifa Shen, chercheur au "Methodist Hospital Research Institute Department of Nanomedicine" et son équipe, présente l'avantage de tuer l'ensemble des cellules cancéreuses sans entraîner de résistance de la tumeur au traitement, et indépendamment de l'histoire génétique de ces cellules. Ainsi elle est adaptée à tous types de patients victimes de cancers
Image (en fausses couleurs) de l'assemblage de silicone poreux/nanoparticules d'or creuses. Le silicone poreux s'attache spécifiquement aux cellules cancéreuses, et y déverse les nanoparticules d'or contenues dans ses pores. Soumises à un laser infrarouge adapté, ces dernières sont capables de bruler les tissus environnants par effet photo-thermique.Crédits : Methodist Hospital Research Institute of Houston
La méthode consiste à cibler puis à bruler les cellules cancéreuses. Pour cela, les chercheurs utilisent des nanoparticules d'or, qui sont capables de générer de la chaleur lorsqu'elles sont irradiées avec un laser infrarouge (effet photo-thermique), ce qui provoque la mort des cellules environnantes. Les études portant sur l'utilisation des nanoparticules d'or pour le traitement du cancer par ablation thermique sont actuellement nombreuses, mais l'efficacité des traitements jusqu'à ce jour n'est pas bonne. En effet, la distribution des nanoparticules dans le corps n'est pas assez efficace, si bien qu'il en faut une quantité bien trop importante pour obtenir une accumulation suffisante dans la tumeur, et pouvoir ainsi la détruire. Pour cette raison, ces traitements ne sont pas envisageables cliniquement.
Un assemblage astucieux pour une meilleure absorption
La technologie utilisée par Shen et ses collègues a été développée par Mauro Ferrari, docteur et président de l'institut de recherche du Methodist Hospital, et profite d'une absorption plus efficace de l'énergie émise par le laser grâce à un assemblage astucieux de nanoparticules. Ils utilisent des nanoparticules de silicium poreux dont la taille est de l'ordre de quelques centaines de nanomètres, et qui servent de vecteur. Au sein de leurs pores sont ajoutées des nanoparticules d'or creuses plus petites, et fonctionnalisées pour le traitement. Ainsi, les nanoparticules de silicium poreux s'intègrent dans les membranes des cellules, et libèrent les nanoparticules d'or directement dans les cellules ciblées. Ces dernières ont une double action : d'une part, elles brûlent les cellules environnantes par absorption du rayonnement laser adéquat, et d'autre part, elles peuvent aussi libérer dans le même temps des médicaments préalablement incorporés dans leur cavité.
Un gros intérêt de cet assemblage est qu'il est deux fois plus efficace pour conduire la chaleur que les nanoparticules d'or seules : en l'espace de 7min, le réchauffement atteint est de 20 degrés dans la solution environnante. Une explication proposée par Shen et son équipe serait l'établissement d'un couplage électromagnétique des particules d'or au sein du silicium poreux, rendu possible par la proximité des particules entre elles. De plus, le pic d'absorption de l'assemblage Silicium poreux/nanoparticules d'or creuses, par rapport à celui des nanoparticules d'or isolées, est décalé vers de plus grandes longueurs d'onde, ce qui permet d'atteindre des profondeurs plus importantes dans les tissus.
La technique a été testée avec succès sur des cellules cancéreuses de souris et d'humain in vitro, ainsi que sur des cellules cancéreuses de souris in vivo.
Perspectives futures
Le potentiel de cette technologie est énorme pour les futures applications cliniques. Les études en cours concernent maintenant la maîtrise des caractéristiques des assemblages réalisés de silicone poreux/nanoparticules d'or creuses. En effet, la forme et la taille des particules de silicone et d'or, ainsi que la chimie de leur surface sont des paramètres cruciaux qui déterminent la capacité de l'assemblage à se fixer spécifiquement sur les cellules cancéreuses voulues.
Tous ces paramètres doivent pouvoir être adaptés au cas par cas. Par exemple, la longueur d'onde du laser dépend de la localisation de la tumeur dans le corps. Et l'assemblage doit avoir les propriétés d'absorption correspondant à cette longueur d'onde, lesquelles sont fortement dépendantes de la distance inter-particulaire des nanoparticules d'or.
Par ailleurs, il reste à étudier la toxicité possible de l'injection de ces nanoparticules pour l'organisme, en fonction des dosages utilisés et de leur évolution dans le corps. Cette mission doit se faire en collaboration avec le Nanotechnology Characterization Laboratory (NCL), dont le rôle est de classer les nanoparticules, leurs propriétés et leurs effets. Ensuite, la Food and Drug Administration (FDA) doit déterminer les conditions de mises sur le marché des nouveaux médicaments.
Aucun commentaire:
Write comments