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Prévenir la progression d’un cancer du sein chez une femme non ménopausée et réduire le risque de mortalité sans avoir recours à la chimiothérapie c’est possible. Mais pour cela il faut avoir recours à un médicament destiné, à l’origine, à renforcer la solidité des os. Étrange histoire.
L’acide zoledronique (ZOL) est en train de vivre une sacrée aventure. Ce produit appartient à une famille, les biphosphonates, dont la carrière a commencé comme traitement de l’ostéoporose.
Puis ces produits ont été utilisés dans la protection des os fragilisés par la présence de cellules cancéreuses.
Puis ces produits ont été utilisés dans la protection des os fragilisés par la présence de cellules cancéreuses.
Aujourd’hui on s’aperçoit que ces biphosphonates ont une action qui va bien au-delà de ce qu’on croyait. Ils semblent avoir un effet anti-tumoral direct mais seraient également capables de jouer sur le microenvironnement des tumeurs. Intervenir par exemple sur les cellules de défense, bloquer la pousse des vaisseaux sanguins chargés de ravitailler les cellules cancéreuses et purger la moelle osseuse de cellules souches cancéreuses qui ont réussi à s’y introduire.
Ces effets ont été découverts presque par accident. ZOL était prescrit chez des femmes recevant des traitements antihormonaux dans des cancers du sein exprimant des récepteurs aux oestrogènes. Ces médicaments, inhibiteurs de l’aromatase, entraînent des déminéralisations osseuses. L’adjonction de ZOL chez certaines de ces femmes a montré qu’hormis l’intérêt pour les os, on constatait moins de récidives cancéreuses que chez celles qui n’étaient pas traitées ainsi.
Mais l’emballement a connu ses limites quand on s’est aperçu dans quelques études chez des femmes ménopausées que ces effets bénéfiques n’étaient pas retrouvés.
Cela n’a, cependant, pas freiné les recherches, notamment par une équipe autrichienne conduite par le professeur Michael Gnant.
Cette équipe a choisi de s’intéresser à des femmes non ménopausées atteintes d’un cancer du sein précoce et hormonodépendant. ’étude est baptisée ASBCG-12
Ces femmes strictement sélectionnées n’ont reçu aucune chimiothérapie !
Ces 1803 patientes ont reçu des injections de gosereline, un médicament appelé analogue de la LHRH et dont le but est de tarir la sécrétion hormonale des ovaires.
Elles ont ensuite été reçu un traitement hormonal, tamoxifene ou anastrazole, et l’acide zoledronique pour la moitié d’entre elles.
Ces femmes strictement sélectionnées n’ont reçu aucune chimiothérapie !
Ces 1803 patientes ont reçu des injections de gosereline, un médicament appelé analogue de la LHRH et dont le but est de tarir la sécrétion hormonale des ovaires.
Elles ont ensuite été reçu un traitement hormonal, tamoxifene ou anastrazole, et l’acide zoledronique pour la moitié d’entre elles.
Le protocole a duré trois ans. Quarante huit mois et soixante deux mois après le début de l’étude, on a analysé deux données principales : la survie sans maladie et la survie globale. Le premier critère mesure le temps qui s’écoule entre l’inclusion dans l’étude et l’apparition de métastases ou d’extension locale de la tumeur.
Le second critère consiste à mesurer le temps qui s’écoule entre l’entrée dans l’étude et le décès, toutes causes confondues.
A 84 mois, les analyses ont été répétées. Et les auteurs ont constaté que les résultats trouvés précédemment continuaient à être favorables aux femmes recevant ZOL, bien que le traitement ait été arrêté quatre ans plus tôt.
Le second critère consiste à mesurer le temps qui s’écoule entre l’entrée dans l’étude et le décès, toutes causes confondues.
A 84 mois, les analyses ont été répétées. Et les auteurs ont constaté que les résultats trouvés précédemment continuaient à être favorables aux femmes recevant ZOL, bien que le traitement ait été arrêté quatre ans plus tôt.
Quel que soit l’antihormone reçue, l’adjonction de ZOL a entraîné une réduction de 28 % de progression de la maladie par rapport aux femmes qui n’en recevaient pas
De la même façon, la mortalité globale a été réduite de 37 % dans le groupe traité par rapport au groupe sans ZOL.
De la même façon, la mortalité globale a été réduite de 37 % dans le groupe traité par rapport au groupe sans ZOL.
En termes absolus, cela représente environ 4 % de décès évités.
En matière d’effets secondaires, le produit a été bien toléré. On n’a pas constaté en particulier la survenue d’un accident rare mais très sévère, l’ostéonécrose de la mâchoire, une destruction osseuse très invalidante.
L’analyse plus fine de l’étude a montré que le ZOL était d’autant plus efficace que les femmes avaient plus de 40 ans. Cela s’explique par le fait que le blocage ovarien est plus efficace dans cette tranche d’âge que chez les femmes plus jeunes et que les biphosphonates sont plus efficaces dans un environnement pauvre en œstrogènes.
Cette étude présentée le 7 décembre à San Antonio lors du 34eme SABCS devrait rapidement trouver des applications concrètes, selon les spécialistes qui ont commenté les résultats à la fin de la présentation.
Rappelons encore une fois que les femmes incluses dans cette étude n’ont reçu aucune chimiothérapie ce qui n’a pas empêché 95,5 % d’entre elles d’être toujours en vie 7 ans après le début de l’étude.
Les cancers du sein hormonodépendants représentent deux tiers environ des tumeurs du sein. Ils représentent aussi la majorité des décès.
Des résultats comme ceux obtenus par l’équipe autrichienne devraient aider à changer cette donne.
Référence de l’étude :
Gnant M et al.
Référence de l’étude :
Gnant M et al.
Long-Term Follow-Up in ABCSG-12: Significantly Improved Overall Survival with Adjuvant Zoledronic Acid in Premenopausal Patients with Endocrine-Receptor–Positive Early Breast Cancer.
Abstract S1-2
Accessible sur le site du SABCS à partir du 12 décembre 2011
Abstract S1-2
Accessible sur le site du SABCS à partir du 12 décembre 2011
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