La réunion a été éclipsée par la Libye et le Japon, elle est pourtant glorieuse. Vendredi 11 mars, les chefs d’Etats de la zone euro se sont entendus de façon surprenante: ils ont fait des avancées importantes vers un «gouvernement économique». La crise de la dette souveraine n’est pas finie mais, elle a probablement passé un pic grâce à ces décisions.
Ce Sommet a été une surprise.
Le couple franco-allemand a bien fonctionné. Nicolas Sarkozy a su convaincre Angela Merkel, au prix d’une heure de discussion en tête-à-tête. Mais la chancelière a affirmé son engagement pro-européen de façon irrémédiable, malgré les opinions hostiles dans son pays et dans sa majorité.
L'euro géré par la zone euro
Première décision: ce qui concerne la zone euro se décidera désormais à 17 membres, les pays membres, et non à 27, les membres de l’Union européenne. C’est une grande nouveauté: seuls ceux qui ont l’euro participent, les autres, ceux qui ont dit «non», dont les Britanniques, n’ont plus rien à dire. Le changement est fondamental.Ensuite, selon l’accord définitivement bouclé mardi 15 mars par les ministres des Finances, la ligne de politique économique des membres se calquera peu ou prou sur celle de l’Allemagne. La discipline et la rigueur devraient faire converger les économies européennes: contrôle des dépenses, modération salariale, sanctions pour les pays qui s’endettent trop. Ce point-là aussi est fondamental si, bien entendu, il est respecté. Il aura, on l’imagine de fortes implications partout à commencer par la France. Les syndicats français s’en inquiètent d’ailleurs.
D’autre part, les 17 se sont aussi entendus pour mieux aider la Grèce.
Comme le demandait Paris, le fonds de sauvetage décidé en mai (Fonds européen de stabilité financière) sera plus riche, assoupli et élargi. Les banques pourront y avoir accès. Sous conditions, il est vrai strictes, le fonds pourra acheter des dettes d’Etat. Parallèlement, le taux d’intérêt demandé pour les aides en Grèce sera abaissé d’un point et la durée allongée. Le Fonds s’aligne ici sur les pratiques du FMI.
Une volonté d'harmonisation fiscale
En revanche, le nouveau gouvernement irlandais qui demandait une renégociation des conditions de l’aide que son pays a reçue, comme les Grecs, n’a pas eu gain de cause: les autres pays lui demandaient de relever, ne serait-ce que symboliquement, le taux de l’impôt sur les société (12,5%) qui en fait le porte-avion des multinationales. Dublin a refusé et les autres pays ont dit non. Il faut y voir une autre décision fondamentale: une volonté commune d’harmonisation fiscale.LA SUITE
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