Le combat entamé par les « liquidateurs » japonais pour reprendre le contrôle de la centrale de Fukushima est parti pour durer des années. « Si la priorité actuelle de l’exploitant est de trouver des moyens pérennes de refroidir les combustibles, et ce pendant plusieurs années, la centrale ne sera pas réutilisable et il faudra la démanteler », souligne Thomas Oudré, de l’autorité de sûreté nucléaire (ASN).
« Suite aux explosions, de nombreux débris radioactifs ont été dispersés à des kilomètres à la ronde et il faudra d’abord nettoyer les abords de la centrale, ce qui durera des mois, estime l’ancien président de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), Jean-François Lacronique. Il faudra ensuite trouver une solution pour stocker ces déchets et se demander ensuite s’il est bien raisonnable d’abandonner une centrale dans cet état, en bord de mer, à la merci d’un nouveau tsunami. »
L’ASN estime qu’il sera « très difficile » de désosser la centrale car il sera « compliqué d’évacuer les combustibles qui se sont dégradés dans le cœur des réacteurs ». « Si le refroidissement ne peut pas être assuré, il faudra envisager de recouvrir le site de sable et de gravats et la solution ultime pourrait être de construire un sarcophage. »
Mettre sous cloche les réacteurs
C’est cette option qu’avaient choisie les autorités russes à Tchernobyl pour enterrer le cœur du réacteur. « Mais cette ossature, ou plutôt ce bric-à-brac, a été conçue à la hâte et n’est pas vraiment étanche », confie un spécialiste du BTP. Deux entreprises françaises travaillent actuellement à la mise au point d’une nouvelle structure en acier relativement légère censée recouvrir le toit de la centrale ukrainienne. Ce dôme hermétique permettra d’éviter d’éventuels relâchements de poussières toxiques.
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