Les frasques du président du Conseil font sensation au-delà des frontières. Le Vatican s'émeut, mais la société italienne, elle, reste de marbre.
Même le pape, la semaine dernière, a dû s'abaisser à en parler. Par la voix du cardinal Bertone, d'ordinaire si prudent, il s'est dit préoccupé par les "affaires italiennes", autrement dit, les performances sexuelles de Silvio Berlusconi, qui inondent les journaux de la péninsule et divertissent le monde entier. Le Vatican, donc, rappelle à la "moralité" celui qu'on ne présente plus que comme un satrape à la tête d'une maison de passe, et l'enjoint à "redécouvrir [ses] racines spirituelles". Ce sera long.
Cela faisait bien deux mois qu'on n'avait plus entendu parler des réjouissances mondaines du Cavaliere. On s'était arrêté à l'affaire dite du "collier de diamants", offert à Noemi pour ses 18 ans. Mais depuis, il y a eu Patrizia, Arisleida, Barbara, Eleonora, Concetta...
Que des noms en "a", et des bonnets D
Que des noms en "a", et des bonnets D.
Une nuée de gourgandines pressées d'arriver, logées, selon le parquet, dans des résidences du quartier Milan 2, construit par le Cavaliere, et "rabattues" par deux de ses proches, pour être confiées à Nicole Minetti, son hygiéniste dentaire promue conseillère régionale de Lombardie.
Cette belle jeunesse, surnommée "Amour" ou "Petit Trésor", se dandinait, ruisselante de parfum, en petite culotte ou blouse d'infirmière, devant le "Sultan" et ses invités, avant de lui faire honneur et de recevoir, pour la peine, une enveloppe pleine de billets de 500 euros.
Et arriva Ruby, alias Karima el-Mahroug.
Fan de foot, Berlusconi l'était aussi de Ruby. Et c'est elle, de son vrai nom Karima el-Mahroug, qui l'a perdu, en révélant ces soirées "bunga bunga" (olé olé) dans la case d'Arcore, enceinte du plaisir présidentiel. Elle avait moins de 18 ans au moment des faits, même si cela se voyait assez peu, d'où les accusations, inédites pour un président du Conseil, de "prostitution de mineure".
Berlusconi leur avait expliqué, en prime, qu'elle était "la nièce de Moubarak".
Afin que les policiers, ces trouble-fête, la relâchent, Berlusconi leur avait expliqué, en prime, qu'elle était "la nièce de Moubarak", le président égyptien. "Oui, et moi je suis la reine Néfertiti", se gausse une procureure de Milan. La plaisanterie ne serait qu'un énième épisode d'aventures à mi-chemin entre le Satyricon sur écran panoramique et la série B s'il n'y avait aujourd'hui, au parquet, 389 pages de procédure et d'écoutes interdites aux moins de 16 ans.
Au milieu de toutes ces élégances, une jeune participante résume, dans un éclair de lucidité, la question que tout le monde se pose: à force de passer ses nuits "à toucher le cul des filles devant tout le monde, je me demande comment il faisait pour travailler le lendemain".
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Rubygate: Berlusconi Urbi et orgies | L'Express |
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